Bah !
Est-ce que ces jeux sont cons, et en appelent à ce qu’il y a de plus bas en nous pour requérir notre attention et notre engagement ? Oui, indubitablement.
Mais on ne saurait lui opposer une culture « classique », façon Bach, Rembrandt, Bartholdi, etc... Car alors on se pose dans le bon art ou le mauvais art donnant « accès à la culture » (comme si on n’y baignait pas constamment, dans la culture).
Il me semble que l’article confond l’art et la culture, tandis que l’art c’est fabriquer quelque chose en essayant d’y mettre du sens, tandis que la culture est un processus politique ( et dans ce cadre l’art prend la forme d’une communication politique : un objet esthétique qui donne du sens, du symbolique à une pratique politique de positionnement critique).
C’est pour moi en ce sens que le savoir Pokemon n’est pas de la culture, car ce savoir ne permet pas de se positionner politiquement, sinon dans une politique de l’a-politique et du renoncement.
Et pourtant ! Ne pourrait-on pas envisager, comme une simple hypothèse et non un souhait personnel, que ce savoir permette l’intégration sociale dans une cour d’école ? Et si c’était une condition sine qua none de l’intégration... alors ça deviendrait de la culture !
Finalement, contre ce phénomène, l’auteur préconise des comportements individuels de refus. Soit. Mais est-ce le sens d’une action politique collective ? La culture doit nous amener à un positionnement politique, donc à un certain moment, à une action collective commune, tout en formant individuellement les gens à un savoir individuel d’engagement collectif. N’y a-t-il pas une contradiction ?