@Vinciboulette
Je vous réponds brièvement et ensuite m’arrêterai là, je suis en train de travailler à une réponse à la violation de la constitution. vous comprendrez que je ne peux passer mon temps à tout vous détailler, lisez « La croissance économique de la Suisse, un drame politique caché », vous trouverez presque toutes les justifications.
1.
Si vous cherchez le détail par nationalité des ressortissants étrangers en Suisse vous verrez que dans la grande majorité ce sont des ressortissants UE. Je ne dis pas qu’ils sont au chômage en Suisse, je dis même exactement le contraire, qu’ils sont au travail, mais que de ce fait la Suisse fournit du travail aux ressortissants des pays UE et allège d’autant le nombre de chômeurs dans ces pays, ce n’est pas négligeable. Et pour être tout à fait clair je ne condamne aucune de ces personnes qui trouvent un travail en Suisse et qui ne font qu’agir de manière légitime, je ne vise jamais les personnes en tant que telles, il y a plein de personnes éminemment intéressantes dans toutes ces personnes, le problème est ailleurs et vous allez le comprendre.
2.
Votre remarque est pertinente si l’on prend les seuls flux croisés entre investissements directs entrants et sortants et leurs revenus des capitaux sur une année donnée, c’est-à-dire pris ici de manière statique, ils ne disent pas grand chose.
C’est tout à fait autre chose si vous prenez l’évolution historique du « stock » d’investissement direct en Suisse en provenance de l’UE.
Entre 2002, année d’introduction de la libre-circulation en Suisse, et 2010 le stock d’investissement direct en provenance de l’UE a été multiplié par 5, passé de 100 milliards
en 2001 à plus de 478 milliards ! en 2010 alors que dans le même temps le
stock d’investissement détenu par les USA restait strictement identique
aux alentours de 70 milliards.
En Suisse les mouvements de capitaux n’ont jamais été limités et la question se posait donc de l’explication de cet investissement massif tout à coup depuis l’UE dès 2002 ? La réponse c’est l’introduction de la libre circulation des personnes.
Pour produire il faut deux choses, du capital et du travail [ie de l’argent à investir et des travailleurs]. Jusqu’en 2002 l’immigration donc y compris de travailleurs était contingentée et limitée en Suisse. Une multinationale UE qui aurait par exemple voulu venir investir en Suisse pour y fabriquer des produits swissmade n’aurait pas pu, tout simplement faute de pouvoir y trouver du personnel dans un marché du travail asséché et faute de pouvoir le faire venir de l’UE.
Dès 2002 tout devenait possible, la libre circulation des personnes permettait de faire venir tout le personnel que l’on voulait depuis l’UE, et donc ces multinationales pouvaient maintenant décider d’investir en Suisse, ce qu’elles ont fait, d’où en partie l’explosion des investissements en Suisse et la croissance démographique incroyable par la migration UE.
Comme énoncé dans l’essai précité, jusque là pas de problème, cela pouvait même être considéré comme judicieux et en solidarité avec les chercheurs d’emplois européens.
Le problème c’est que cela s’est traduit par une dégradation de notre cadre de vie et de nos équilibres, des pressions sur nos infrastructures, baisse de salaires, hausses des prix, etc. dont vous ne pouvez ignorer, qu’elles sont en train de devenir ingérables. Le problème c’est que cette croissance s’est traduite par une consommation inédite de nos actifs y compris de nos systèmes sociaux. Le problème c’est que telle l’histoire de la poule aux oeufs d’or cela s’est traduit non seulement par une consommation de nos actifs mais dans certains cas par leur destruction, un exemple l’horlogerie...
L’horlogerie suisse est dans une très mauvaise passe aujourd’hui, on vous raconte pour faire court que c’est suite à la baisse de la demande chinoise dans le cadre de la contraction de la demande mondiale, mais on vous cache toute une partie des raisons de la contraction de la demande chinoise pour les montres mécaniques de luxe et vous allez comprendre comment cela rejoint la question de la libre-circulation avec l’UE.
Les Suisses sont les premiers producteurs de montres mécaniques de luxe. Pour un chinois acheter une telle montre parfois des centaines de milliers de francs c’était aussi faire un investissement protecteur à l’abri du yuan, etc...
En 2002 voyant la demande chinoise, de grands groupes européens ont flairé le bon filon, et pouvant maintenant faire venir le personnel européen dont ils avaient besoin ils sont venus investir en Suisse pour faire de la montre suisse en suisse ; vendre très cher une montre à un chinois impliquait qu’elle soit fabriquée en Suisse, à cause du swissmade.
Ces investissements européens sont venus concurrencer les horlogers suisses traditionnels sur leur propre marché, dans leur propre pays. Après un peu plus d’une décennie le résultat est catastrophique.
- ces investissements européens ont fait n’importe quoi, vendu pour des milliards de montres en Chine sans n’avoir aucun service après-vente !!!! ce qui est littéralement un crime en matière d’horlogerie, une montre mécanique doit être démontée, nettoyée, démagnétisée, huilée tous les trois ans et entretenue sinon elle s’arrête.... Il y a eu des scandales publics en Chine ou des personnes étant venues se plaindre que leur montre en or à 80’000 dollars n’avaient pas les aiguilles qui s’alignaient à midi et qu’on a juste envoyées sur les roses. Demandez à n’importe quel horloger suisse ce qu’il pense de la bombe à retardement du SAV de l’horlogerie suisse.... un nombre incalculable de montres suisses achetées par des Chinois ayant économisé des années pour ça vont tout simplement s’arrêter... et ne pourront jamais être réparées sachant que l’on sait déjà qu’il n’existera jamais assez de spécialistes pour le faire... C’est une catastrophe annoncée qui est en cours...
[Ce que vous devez comprendre c’est que construire un réseau de service après-vente SAV digne de ce nom à ce niveau là,demande des années et des investissements colossaux. En produisant sans SAV ces nouveaux acteurs horlogers venus de l’UE n’ont visé que le rendement immédiat sans aucune considération pour la réputation de savoir-faire et de qualité suisse, leur manière de se comporter est en totale contradiction avec la réputation de respect du client qu’il a fallu des décennies à construire pour donner au swissmade la réputation qu’il avait.]
- des études de ranking faites par uni saint-gall ont montré que dans cetains domaines le swissmade a déjà dégringolé... pour un pays, la Suisse, dont les coûts de production sont les plus élevés du monde, dans un monde où les concurrents deviennent chaque jour plus pointus, je vous laisse imaginer la suite...
L’état de l’horlogerie suisse est aujourd’hui celui de la chute du swissmade et d’une crise de suproduction, c’est le résultat d’un pays qui n’a pas voulu réfléchir plus loin que le bout de son nez, qui a pensé en termes de cash immédiat au lieu de penser en termes d’équilibre et d’avenir.
Ce qui s’est passé en Suisse avec la libre-circulation est un véritable crime contre l’économie de ce pays et ses équilibres, des politiciens cupides ou inconscients qui pour faire rentrer rapidement de l’argent dans les caisses de l’Etat ont sabordés les conditions cadres de notre économie, et ce que je vous dis là n’est qu’une partie de ce qui s’est passé et dont vous trouverez l’analyse complète dans l’essai précité que vous pouvez trouver ici :
https://lc.cx/Zt3P
En résumé, la libre-circulation avec l’UE a non seulement péjoré nos équilibres, péjoré nos conditions cadres économiques à court et long terme mais aujourd’hui transforme nos conditions politiques en nous enlevant notre souveraineté et notre démocratie directe.
Lorsque l’on est au courant des faits je ne comprends juste pas comment l’on peut défendre la libre-circulation et l’UE qui est en train de nous phagocyter et de consommer nos actifs, et maintenant essaie de confisquer notre souveraineté politique et donc notre destin !