<< Tant que les législatives seront collées aux présidentielles (choix stratégique de Jacques Chirac mais aussi de son parti d’alors allié au PS), l’Assemblée restera une caisse enregistreuse du pouvoir. Elle ne fait que ça. Et si il y a un peu de « fronde », il y a le 49.3, les ordonnances, etc. >>
En cas de cohabitation, c’est factuellement faux. Le 49-3 relève du gouvernement, donc si par exemple Macron est président et Mélenchon premier ministre, le premier ne peut pas y recourir. Quant aux ordonnances, le président peut certes y recourir, mais uniquement si l’assemblée l’y autorise préalablement : on retrouve le même problème. La 5e république a beau être peu démocratique (raison pour laquelle il faut passer à la 6e), sur ce point elle permet donc un réel contre-pouvoir... pour peu que les citoyens se mobilisent sur les législatives plutôt que de s’abstenir et de laisser le champ libre au monarque.
<< Même si le mouvement engrangeait 50 sièges (et ce serait déjà un exploit), il sera recalé au rang d’opposant sans minorité de blocage, à l’instar des « frondeurs » du PS qui, à part provoquer quelques secousses, n’ont pas fait fléchir la politique ultralibérale de François Hollande. >>
Laissons de côté le problème des frondeurs, qui n’ont rien à voir avec FI puisqu’ils n’étaient qu’une nuance à l’intérieur du PS, des critiques bien timorés qui ne se sont jamais réellement opposés, soit rien de comparable avec ce que serait FI par rapport à EM : si les frondeurs n’ont jamais vraiment été au bout d’une motion de censure, FI n’hésiterait pas une seconde face à Macron.
Donc, supposons un instant que vous ayez raison et que la FI ne puisse pas remporter les législatives (ah c’est sûr qu’en s’abstenant, c’est ce qui risque d’arriver - et petite remarque : c’est ne pas avoir compris le programme « L’avenir en commun » que de le résumer à la seule 6e république), supposons, donc, que la FI n’ait que les 50 sièges dont vous parlez. Supposons également que le FN ait quelques dizaines de sièges, plus quelques uns pour les restes du PS. Ce qui laisse 450 à 500 sièges à EM et à LR.
Supposons maintenant que EM ne parvienne pas à avoir la majorité absolue, par exemple en obtenant 250 sièges contre 200 pour LR. FI aura alors bien une minorité de blocage, et Macron sera coincé. Dans l’immédiat, il n’obtiendra alors pas forcément une majorité de députés pour l’autoriser à détruire le droit du travail en procédant par ordonnances. Sur le long terme, le système sera bloqué, ingouvernable. Et c’est là que se trouve la force subversive d’un vote FI aux législatives : mettre les institutions de la 5e république en échec, les affaiblir pour détruire l’argument de ses partisans (une meilleure stabilité).
Le seul recours d’EM sera alors de former une grande coalition avec LR. Mais dans ce cas, c’est une défaite stratégique pour ces deux partis, car la place de principal opposant sera laissée vacante par LR. Le principal mouvement d’opposition républicaine reviendra alors à... la FI, qui aura alors plus d’espace pour développer ses idées en matière d’égalité sociale, d’écologie, et... de 6e république.
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