Ce constat, assez réaliste, de la descente aux enfers de la « gauche » française, est probablement encore en dessous de la triste vérité, et surtout, ne va pas vraiment chercher les causes objectives du problème…
En effet, si l’on remonte aux années 60-70, alors qu’on en était au début du « déclin » par rapport aux fameuse « 30 glorieuses », ce qui est à priori plutôt étonnant, c’est la survivance, à cette époque de relative « abondance » pour les classes populaires françaises, d’idéologies révolutionnaires fortement marquées par les utopies ouvrières du début du 20ème siècle et par la révolution bolchévique… Même si c’était sous des formes déjà largement édulcorées par l’idéalisme « humaniste » petit bourgeois…
En réalité, cela traduit simplement le retard d’évolution de la superstructure par rapport à l’infrastructure… En fait, les classes populaires ont seulement fini, dans les années 80-2000, par intégrer les idéologies potentiellement véhiculées par l’état des rapports sociaux de cette époque antérieure, et se réveillent aujourd’hui à peine pour défendre leurs acquis sociaux, en réalité déjà condamnés par la crise et l’évolution actuelle du système…
Évidemment, cela ne peut donc aller jusqu’à le remettre en cause, puisqu’il s’agit de conserver inconsciemment ce que l’on croit enfin être un modèle acquis… Même les combats du « désespoir » des licenciés sans rémission n’éveillent qu’une solidarité vague et mitigée…
L’évidence que ce modèle est condamné est encore loin d’être perçue, même si personne ne croit plus vraiment à une sortie de crise…
La « solution » apparaît comme une sorte « stase », de phase d’adaptation à la crise, comme si tout pouvait encore se stabiliser en l’état…
Alors que les reculs sont constants et inexorables.
Mais il ne le paraissent pas encore dans leurs conséquences.
Les conditions « infrastructurelles » d’un nouveau bouleversement social ne sont peut-être pas très loin devant nous, mais les superstructures idéologiques pour la transformation réelle des rapports sociaux sont restées déjà trop loin en arrière par rapport aux dernières secousses sérieuses (36, la Résistance), et finissent seulement de s’effondrer. Mai 68, en fait de « Répétition générale », c’était plutôt carrément la queue de la comète, ses dernières étincelles…
Pour en rallumer d’autres il faudrait faire très fort sur les silex, si l’on veut ranimer la flamme, et déjà, rassembler une tribu entièrement nouvelle, modeste mais déterminée… Il n’y a pas de « spontanéisme » là dedans…
D’une part, la « cote de popularité » de Macron, elle, paraît « sombrer » sans qu’une seule ride n’apparaisse à la surface de l’eau, ce qui est tout aussi logique, si l’on se rappelle les conditions de son « élection », c’est-à-dire de sa « nomination » par le système, et d’autre part, la petite bourgeoisie « progressiste » espère encore, ou plutôt, enfin, pouvoir se vautrer dans les fauteuils avachis et sans ressorts d’un pouvoir à son image…
L’auteur nous dit lui-même qu’elle n’est plus capable de produire des analyses, même approximatives…
Mais pourquoi le devrait-elle ? Son heure est en train de passer et celle du prolétariat n’a pas encore réellement sonné.
Quelques étincelles jailliront-elles à l’aube ?
Il y faudrait au moins quelques silex…
Luniterre
PS : Rapport à un autre contexte historique, un article récent traite ce problème de relation infrastructure/superstructure sur TML :
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/08/18/doctobre-a-la-chute-de-lurss-problematique-du-rapport-de-force-et-de-la-superstructure/*******************************************************
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