J’ai vu je sais plus quand un documentaire sur Thomas Sankara, et il est difficile de ne pas aimer ou admirer le personnage quand on voit l’objectif de son combat, mais aussi son sens de l’humour et son culot pas possible. Et puis la façon dont, dit-on, il a regardé la mort en face est vraiment impressionnante. Personnellement, j’ai une certaine admiration pour lui.
Cependant, je me méfie toujours des révolutions. Par principe. Elles partent souvent (toujours ? Je sais pas, peut-être) d’une bonne intention, mais, sans même parler des révolutions sanglantes qui à mon sens sont une abérration totale (on règle des problèmes de société par le meurtre ??? C’est quoi ce délire ??!) elles dérivent trop facilement sur le « t’es avec nous ou t’es un ennemi ». (variante : « ou t’es contre nous ») Donc quelqu’un à combattre, et parfois la noble cause justifie tous les moyens pour combattre l’ennemi.
Il y a peu de discussion, peu de compromis possible avec des révolutionnaires. Ce sont parfois des gens qui veulent appliquer leurs dogmes à la lettre sans tenir compte de la réalité, ou en refusant de voir que la réalité a changé et qu’ils doivent donc s’adapter.
Du coup, c’est impossible de conduire une révolution tout en acceptant, ou même tolérant, les opinions divergentes. Il me semble me rappeler que le documentaire disait à la fin que Sankara commençait à dériver vers une pincée supplémentaire d’autoritarisme.
Je ne crois pas à la possibilité d’une nation démocratique avec des révolutionnaires au pouvoir. Leurs idées doivent, par contre, faire leur chemin, transformer les mentalités, transformer en douceur les sociétés. Mais le pouvoir risque de corrompre même les mieux intentionnés.