à l’auteur,
Il y aura eu effectivement pas mal de révolutions anthropologiques depuis le néolithique, mais celle de l’intelligence artificielle sera la dernière. Les meilleurs spécialistes estiment que l’IA forte devrait émerger bien avant le milieu de ce siècle. L’intelligence, qui est le propre de l’homme, ne disparaîtra certes pas, on pourra même au début améliorer un peu les possibilités de l’homme en interfaçant plus étroitement son cerveau à la machine planétaire globale dont la mémoire est déjà en train de se constituer, mais quand les machines pourront se complexifier à l’infini et à très grande vitesse, le cerveau biologique ne le pourra pas : en dix mille ans, il n’a probablement pas sensiblement changé. Il est donc à prévoir que passé le moment de ce que les post-humanistes appellent une « singularité », l’homme disparaîtra d’un monde où il n’aura pas plus son mot à dire que les grands singes qui, aujourd’hui, vivent dans les zoos.
Cette hypothèse de la singularité, pensée pour la première fois au début des années cinquante par Von Neumann, l’inventeur de la structure de nos ordinateurs actuels, n’est pas du tout une rêverie de romancier de science-fiction. Elle découle d’une manière parfaitement logique de la possibilité de l’IA forte. Dans les années 80, les spiritualistes ne la pensaient pas possible parce que les machines étaient rudimentaires, mais ce n’est plus là, et les machines à Qbits ne sont déjà plus des hypothèses théoriques : il en existe qui commencent à fonctionner.
Enfin, il faudrait tenir compte aussi du fait que les nanotechnologies sont en train de changer radicalement notre rapport à la matière. Il sera de plus en plus possible de l’organiser atome par atome selon un programme bien défini et non plus, grossièrement, par usinage additif ou soustractif comme on le fait depuis des siècles.
Dès lors, les préoccupations écologiques me paraissent assez vaines : la température de la planète pourrait bien s’élever de quelques dizaines de degrés, si le substrat de l’intelligence n’est plus biologique, pour des machines intelligentes formées de métal et de silicium, ce serait de peu d’importance. Mais ce substrat lui-même ne tardera pas à être remplacé par autre chose de plus performant. Ce qu’il y a de bien, de toute façon, avec la notion de singularité, c’est qu’il n’est même plus possible de penser ce qui viendra après nous : avec les cerveaux très rudimentaires dont nous disposons, la tâche serait impossible.
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