Bonjour,

Je suis responsable national du dossier transports à cap21. J’ai écrit 146 articles au jour d’aujourd’hui sur le blog dont vous avez l’adresse ci-dessus. Je suis un des participants au programme transports de Corinne Lepage et mène un projet très ambitieux pour réformer l’usage de l’automobile et réorienter la stratégie des constructeurs automobiles dans une optique de développement durable.

J’ai mis sur ce site agoravox il y a déjà un moment deux articles dont l’un a été repris dans les actualités de yahoo. Il s’agit de l’article sur le principe de précaution et que l’on retrouve sur le blog. Ce site est visité 400 à 700 fois par jour, ce qui montre l’intérêt du public aux articles et aux concepts présentés.

Je fais la même démarche auprès des transporteurs routiers et aériens, c’est un gros boulot et le discours cap21 est bien reçu dans le monde du transport routier et dans le monde automobile. Il faut sortir du débat manichéen sur le sujet du transport et cesser de faire de la morale. Nous n’avons plus le temps de nous perdre dans des débats stériles.

Il est indispensable de faire travailler transversalement tous les acteurs de la mobilité pour réduire le trafic de véhicules kilomètres et maintenir et accompagner la demande de mobilité. Le coeur du sujet est d’augmenter le taux d’occupation des véhicules. Les autorités organisatrices de transports (les collectivités locales ou l’état, donc les politiques) doivent absolument dépasser les clivages traditionnels droite gauche pour réussir le défi et admettre le diagnostic partagé et les objectifs à tenir. CAP21, de par sa position pragmatique et mesurée est à même de mener cette politique ambitieuse. C’est une position politique centrale proche de celle de Bayrou, mais dans laquelle l’écologie est le noyau du projet.

Pour l’automobile, il s’agit de diviser par 4 le trafic de véhicules kilomètres en milieu urbain et par 8 ou 10 les émissions et consommations en mettant en oeuvre un système de transport à la demande en grande échelle (sur mesure), en temps réel et entièrement dynamique et en conservant la performance de mobilité actuelle, la souplesse. C’est aussi un énorme espace urbain public que l’on redistribue vers d’autres fonctions. L’impact économique de ce projet sur le pouvoir d’achat des ménages est considérable car c’est 100 à 200 Euros par mois minimum que l’on redonne aux gens sans peser sur les comptes publics et les comptes des entreprises. Pour les ménages, sur 40 années d’activité, cela peut redistribuer plusieurs centaines de milliers d’Euros de patrimoine.

Il y a de tous nouveaux véhicules à construire, et donc une réorientation de l’industrie automobile à faire. Ce sont de nouvelles perspectives pour cette industrie qui en a bien besoin.

Au lieu de construire des infrastructures toujours en retard par rapport à la demande de mobilité, on construit du logiciel d’organisation des transports (avec les outils logiciels de la recherche opérationnelle et algorithmique), ce qui coûte beaucoup moins cher à la puissance publique et rend plus efficace les outils de transport actuels. Il faut mettre plus d’intelligence, plus de savoir, de recherche, d’innovation dans notre organisation sociale pour assurer un niveau de vie correct en minimisant le plus possible notre consommation de ressources. Aujourd’hui, en matière de transports durables, l’incompétence par manque d’idées innovantes règne dans la sphère politique. Aucun projet ne répond à la problématique de l’énergie et du réchauffement climatique à la hauteur des enjeux.

J’ai appris hier dans une réunion avec la direction design de General Motors, que le MIT aux Etats-Unis travaillaient dans ce sens avec des moyens énormes. Sous des discours très « anti-kyoto » visant à endormir la concurrence, les USA ont engagé leurs meilleures universités (une centaine) sur d’énormes programmes environnementaux visant à être les leaders mondiaux dans le futur en matière de développement durable. Cela bouge à la vitesse de l’éclair, et si nous ne nous y mettons pas en France, nous allons nous réveiller avec la gueule de bois et le goût de la défaite économique. Là où nous mettons un ou deux thésards sur un sujet de recherche, ils mettent une classe entière d’étudiants pendant plusieurs années. Attention danger !!!!

Accessoirement, je fais de la veille technologique sur d’autres sujets comme l’agroforesterie, l’agriculture BRF, le semis direct. Le mariage de ces technologies permettra de bouleverser les méthodes agricoles et d’éliminer en grande partie l’arrosage, l’irrigation, les intrans chimiques, les pesticides et herbicides, sans aller nous perdre dans les OGM qui vont épuiser nos sols rapidement. Des expériences pilotes marchent depuis 30 ans au Canada, depuis quelques années en France et en Belgique.

Bref, à cap21, l’écologie est au coeur des politiques publiques. Notre idée est que c’est le point d’observation et de départ de toute politique pour résoudre les problèmes économiques et sociaux. L’écologie permet d’écrire le cahier de contraintes des nouveaux produits et services. La contrainte écologique nous permet d’innover plus vite. Tout le reste en découle.

C’est pourquoi, si on veut mettre l’écologie en tête de l’algorithme de la réflexion politique, ce sont les autres partis proches (UDF, une partie des verts, MEI ou génération écologie) qui doivent nous rejoindre et non l’inverse, pour des raisons de connaissance des dossiers. L’écologie est la grande affaire du 21ème siècle.

Je vous invite à lire le livre collectif de cap21 ECORESP vers un « new deal écologique » et qui sert de base à notre programme et celui de Corinne Lepage.

Si vous voulez m’interviewer pour mieux comprendre dans le détail nos concepts transports, je suis à votre disposition. Envoyez moi un mail.