Dans l’histoire qui nous est contée, la pauvreté de l’activité du personnage principal incarné par Joaquin Phoenix est frappante. S’il se déplace chez lui et occasionnellement en ville, pour le reste, il ne fait rien de ses journées, sinon parler sans fin. Rien avec son corps : sport, danse... Rien de ses mains : musique, cuisine, bricolage... Aucune de ces activités qui demandent un apprentissage avec d’autres pour faire face à des situations réelles complexes voire nouvelles, sans mode d’emploi et grâce à des gestes précis et sûrs.
Le scénario du film fait alors de ce personnage une proie évidente pour une intelligence artificielle qui n’a ni corps ni mains, qui ne fait que parler et qui est partout sans trêve. Il ne s’agit entre eux que de traiter, d’échanger une information aisément numérisable, ce qu’est toute expression orale ou écrite de notre pensée, au moins quant à son contenu.
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