L’analyse de l’auteur revient à un constat à minima de l’échec européen sans s’arrêter ni même questionner les fondements que constitue le désaveu au sein des populations Françaises mais aussi Allemandes, Néerlandaises, Danoises, Belges du projet Européen . Car, force est de constater que le phénomène est bien aujourd’hui plus transnational à l’instar de l’Europe politique qui se construit en concomitance, qu’un simple mouvement d’humeur, ou d’un déficit d’information et de pédagogie à l’égard des Français. Le « mal » n’est d’ailleurs pas seulement Français et réductible à la politique interne de notre pays, mais révélateur d’un « problème » ou plutôt d’un souffle qui transcende largement les clivages électoralistes et les calculs partisans pour se projeter dans les sphères politiques des pays majeurs de l’UE.

On oublie ainsi assez vite les 60 % de Néerlandais qui ont dit NON au TCE le 01 Juin 2005, les Anglais qui n’ont pas voté, le Président Tchèque Vaclav Klaus qui est ouvertement hostile au feu TCE, les Danois qui n’ont pas voté non plus, pour s’appesantir sur les « caprices des Français », vilains petits canards du « club », mais contributeurs net quand même et surtout membre fondateur, aidé en cela par la propagande Brejnévienne dont seuls les Prodi, les Barroso ont le secret pour nous rabattre les oreilles (en appelant à voter comme d’autres rédacteurs le font mièvrement sur ce site par exemple pour le candidat le « plus européen » d’entre tous, ici Bayrou) et en éludant par la même le vrai débat démocratique populaire que ce projet nécessite , en ce sens qu’il est aujourd’hui Politique , et que toute démocratie digne de ce nom ne peut s’en affranchir au risque de créer les conditions de crises majeures induites par ce seul constat !

De même, les Européens ont-ils vraiment besoin d’un leitmotiv, d’une supra structure, d’un laisser passer ou d’un laisser faire « pour se lever le matin et pouvoir se sentir européen » ?

Comment donc Rabelais , Erasme , Loti, Voltaire ont-ils pu faire sans Bruxelles ?

Ai-je le droit de me sentir européen aujourd’hui sans forcément me sentir concerné par le Diktat de la commission européenne ou encore appartenir à une communauté sans recevoir l’aval officiel de Bruxelles ?

A-t-on besoin d’une licence dispendieuse et bureaucratique pour se sentir citoyen du monde et être ainsi sûr d’appartenir à la planète Terre ,à l’humanité ou au genre humain ?

Non !

Les européens n’ont aujourd’hui pas plus besoin de l’Europe Institutionnelle et de sa bureaucratie pléthorique et asservissante que ce que ses fonctionnaires, ses commissaires et ses eurodéputés veulent bien nous faire croire. Une construction politique , fondée sur un postulat économique (traité de Rome en 1957) et accessoirement une promesse de ne plus se faire la guerre ou aller faire la guerre ailleurs ( se rappeler à ce titre de l’intervention des Espagnols, des britanniques, des Danois et des Italiens au côté des GI’s en irak en 2003 !) n’empêcheront jamais les hommes et les Nations d’être ou de vivre pour ce qu’ils sont c’est-à-dire indépendantes et libres.

Et Bruxelles a aujourd’hui largement empiété sur ce capital !