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finael finael 24 mai 2018 15:47

Analyse simpliste et en grande partie fausse.


Mettre « dans le même sac » Gambetta Favre Trochu et Thiers n’a aucun sens. C’est méconnaitre leurs différences profondes. A ce moment Thiers était monarchiste (il n’est devenu républicain qu’ensuite et par opportunisme), Gambetta et Favre républicains et Trochu ... un imbécile (Trochu : participe passé du verbe trop choir comme l’a écrit Victor Hugo).

La France profonde et paysanne n’était en rien révolutionnaire et si quelques communes ont existé de façon éphémère dans quelques grandes villes (Lyon et surtout Marseille), elles ont disparu aussi vite qu’elles étaient apparu. 

Qui plus est le capital a beaucoup souffert de la répression versaillaise : les usines étaient à l’époque dans Paris intra-muros (ce qui explique que si la population parisienne a souffert de la faim durant le siège elle n’a jamais manqué d’armes ni de munitions). Alors que les communards n’ont représenté qu’au plus 1500 fusils le massacre de la répression à fait 20 000 à 30 000 morts et autant d’emprisonnés ou déportés. Il a fallu des années pour que Paris retrouve suffisamment d’ouvriers pour que ces usines retrouvent leur capacité de production.

Au sein de la Commune, les membres de l’AIT étaient très peu nombreux, par contre il y avait quelques bourgeois (petits bourgeois) à côté des ouvriers, artisans, petits commerçants, et même petits patrons, pas de « lutte des classes » donc.

Dans le contexte de l’époque, après l’échec militaire de la République (opérations mal coordonnées, mal dirigées par des incompétents à de rares exceptions près), le pays aspirait à la paix et la paix ne pouvait être signée que par une assemblée élue régulièrement (c’était une exigence de Bismarck).

Mais Paris n’avait pas été pris ! Et c’est la volonté de désarmer Paris qui a déclenché la Commune fin Février 1871, alimentée par la peur de perdre les quelques mesures ayant permis à la population de survivre (suspension des loyers, ...).

La Commune a duré trois mois mais les vraies violences n’ont eu lieu que fin mai lors de la Semaine Sanglante, elle ne s’est radicalisée que très progressivement et même s’il y a eu de grands discours et une grande violence verbale ce n’est que lors de la fameuse semaine que la violence physique s’est déchaînée (et encore, comme dit plus haut, au maximum 1500 insurgés armés). 

La répression de la Semaine Sanglante a été le fait de certains généraux versaillais : de Galiffet, Vinoy, Lissagaray...ainsi que d’une troupe choisie parmi les paysans de province (les premières escarmouches ayant montré que « la ligne » de base avait tendance à « mettre la crosse en l’air » et même si Thiers a fermé les yeux sur ces horreurs (avait-il le choix ?) ce n’était pas de son fait ni de celui du gouvernement provisoire.

L’un de mes arrières grand pères s’est engagé dans la Gerde Nationale durant le siège et a combattu dans le bataillon dirigé par Eugène Varlin, l’un des dirigeants de la Commune. Il a sans doute été communard au début mais a probablement quitté la ville avant la fin. Par la suite il a dû s’exiler en Algérie.

- Karl Marx : La Guerre Civile en France 1871
- Pierre Milza : l’Année Terrible tome 2 « La Commune »
- Robert Tombs : La guerre contre Paris 1871.
- Sophie Guichard : Paris 1871, la Commune


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