L’Etat est en position de faire deux choses : soit favoriser la rente (ou revenu du capital) et donc laisser faire le marché, soit favoriser la consommation en étouffant les rentiers. Ce qui revient à faire tendre les loyers vers zéro pour dégager du pouvoir d’achat vers la consommation et non la spéculation.
Mais, et c’est là que le bât blesse, le marché de l’immobilier d’habitation est un marché contraint. Il n’y a pas de choix en dehors de lui. En deux mots, on habite « dedans » ou on habite « dehors », c’est-à-dire qu’on est logé ou on ne l’est pas. Le fait d’ajouter des nuances sur la qualité des logements ne change rien au principe.
Le marché, ou le parc immobilier demande de très gros investissements. Alors, qui va payer ? L’Etat (le contribuable) ou les particuliers, individus ou établissements financiers. L’Etat va ménager la chèvre et le chou.
Suivant le régimes politiques plus ou moins ceci ou cela (entendez de droite ou de gauche, je sais ce n’est plus à la mode), l’Etat va opérer sur les deux modes : 1) le marché ou 2) l’encadrement avec ses cortèges de lois et règlements allant de la surface corrigée d’autrefois, en passant par la loi Loucheur pour le pavillonnaire, les prêts bonifiés, les avantages fiscaux, etc. Politique pure jus qui donne l’impression qu’il se passe quelque chose. Mais en même temps en ne touchant pas au marché du bâtiment (règlements techniques, juteux pour les constructeurs) et du foncier (copieusement fiscalisé et devenu rare donc cher). Donc l’Etat va continuer d’arbitrer pour la rente en grande partie. Mensonges, gesticulations, dissimulation et attentisme allant de paire (paires à multiples composants).
Mais tout cela ne résout pas le problème, car se greffe là-dessus la démographie. Comme je le chante souvent sur ce site, la population française s’est accrue de 50% en 50 ans, de 43 millions en 1960 et 63 millions en 2010. Et qu’a fait l’Etat entre temps ? Il n’a pas changé le « mix » de sa politique. Et les politiciens sont donc condamnés à promettre à tous (démocratie bidon oblige) pendant que la rente prospère.
Et c’est pour tout cela que de plus en plus de gens couchent dehors.