Deux mille et des poussières
je raye un millénaire sur le calendrier.
– Comment trouvez-vous cette vie ? – Palpitante !
– Et ce siècle ? – Passable.
L’éternité ne fait pas son âge, ce matin
Et moi, poète confidentiel d’une langue partout étrangère,
Je vous dis que les rues regorgent d’êtres qui n’ont jamais vécu
Et prennent néanmoins la mort en marche ainsi qu’un autobus
Pour des odyssées sans issue vers d’abstraites Sibéries ou de scabreuses Babylones.
Ceux qui n’existèrent qu’à reculons, nourris d’absence et d’avenir posthume
Savent combien il est dangereux de lancer des prières aux dieux
Ou de glisser son âme entre les grilles à portée de leurs griffes.
Serons-nous remboursés à la fin du spectacle ?
Vagabond de l’entre-deux-mondes, je guette les oiseaux qui saccagent le ciel.
L’automne a mis partout des fruits qui te ressemblent.
Marc Alyn
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