@ Philippe Bilger

Votre article est intéressant et frappé au coin du bon sens. Il était couru d’avance qu’il vous attirerait des réactions mesurées, argumentées et documentées comme celle, un peu plus haut, de Moebiardus. Ce monsieur qui vous taxe de « con » fait démonstration, à l’opposé, de sa clairvoyance et de son intelligence par un tel commentaire. 

Il est évident que les propositions de Sarkozy répondent ici à un problème vital, encombrant et qui devient chaque jour plus urgent. Il y a le feu sur ce sujet et il n’est plus temps de détourner pudiquement le regard : une grande spécialité du parti socialiste...

Pour avoir voté PS depuis 20 ans (sauf au 2ème tour 2002 bien sûr), je me compte aujourd’hui parmi les déçus du socialisme à la française. Je ne sais pas encore pour qui je voterais au premier tour, si ce n’est que le choix de S.Royal me parait inenvisageable. 

Pour revenir au sujet de l’immigration, au-delà des propositions de Sarkozy, bonnes ou mauvaises, le PS devrait se soucier de ses positions. Les français sont de plus en plus nombreux à ressentir l’immigration massive comme une agression, à penser que les étrangers déboulent sur notre territoire pour profiter des acquis sociaux en restant au lit.

Cette vision des choses n’est sans doute pas à prendre pour argent comptant mais comment faire autrement quand l’intelligentsia politique affirme avec force que « tout va bien » ? De même que Strauss-Kahn avait osé proférer pendant la campagne 2002 : « l’insécurité est un mythe ». De même les « éléphants » portent sur l’immigration un regard bienveillant. Encore une fois : « tout va bien ». 

Alors même si les intervenants les plus énervés sur ce fil ont raison. Même si les solutions de Sarkozy sont nulles, fascistes et à foutre à la poubelle. Les dirigeants du PS et leur candidate en tête devraient enlever leurs lunettes roses et regarder la réalité en face. Nier les problèmes quand ils ont atteint une telle ampleur ne peut amener qu’une seule conséquence : remettre Le Pen au deuxième tour. 

Quand les électeurs ont légitimement l’impression que le plus grand parti politique de France n’est plus dans le monde réel, ils votent pour le grand méchant loup pour réveiller les élites. C’est arrivé en 2002 et avec l’appui involontaire du PS, ça pourrait bien se reproduire.