L’article est intéressant malgré un titre un peu provocateur. Aprés tout il s’agit d’un tableau de la campagne, pas seulement une d’étude sur Le Pen. En le lisant, je me suis pris à penser au plaisir que serait l’organisation de paris présidentiels par le PMU. Car si toute la campagne se passait en 10 minutes comme les courses de chevaux, votre article serait à lire dans les hauts-parleurs.

Vous démontez trés bien la mécanique de Bayrou. Le choix d’une phrase typiquement lepéniste pour le qualifier « Il s’agit de François Bayrou, pourfendeur du système, dénonciateur de l’échec depuis un quart de siècle de l’UMPS, ... » me conforte dans mon idée qu’il rassemble les intentions de vote des gens qui veulent à la fois le beurre et l’argent du beurre, c’est à dire rompre avec le système tout en restant dans le système, ne pas voter socialiste mais ne pas prendre le risque de voir autre chose que les socialistes au pouvoir, ne pas voter UMP mais ne pas prendre le risque de voir autre chose que les gens de l’UMP au pouvoir. Pour résumer, Bayrou c’est Le Pen tout en restant à l’UMPS.

Le succès de Bayrou est basé sur une émotion passagère de l’électorat. Elle fonctionne car l’électorat commence à quitter les partis traditionnels mais n’a pas encore franchi le pas de la liberté de penser. D’ici l’élection peut-être que les actes rejoindront les envies. Si le mouvement s’arrête à ce balbutiement alors Bayrou a ses chances, sinon Le Pen remontera.

Mais même si Bayrou l’emporte, et je vous rejoins complètement sur cet analyse, il sera incapable de gouverner car du jour au lendemain il ne se trouvera plus en face d’électeurs à convaincre mais en face d’élus en place, lesquels ont un tout autre mode de fonctionnement. A 10.000 euros par mois et plus, les belles idées et la prise de risque ne sont plus leur priorité. Bayrou n’aura jamais de majorité de gouvernement car il n’a pas d’appareil politique.