@ Tall, je ne savais pas grand chose des rapports entre C. et sa maman. Elle était morte d’un cancer du sein 3 ans que nous nous rencontrions. Les seules fois où il l’a évoquée, c’était pour dire qu’elle avait tout sacrifié pour ses enfants, y compris le temps de prendre soin de sa propre santé. C. méprisait son père... Je ne sais pas si ça éclaire beaucoup ta lanterne ?
Le point de départ de cette violence... en fait il y en avait deux :
> La passion amoureuse, j’étais consciente que je ne vivais pas un amour mais une PASSION. Quand on entend dire qu’une passion est dévorante, brûlante, addictive, mortifère, et bien c’est exact ! Et la « passion » du christ, pas une partie de plaisir non ?
Une passion amoureuse peut conduire à toute extrêmité. D’une part, je plains tous ceux et celles qui n’ont jamais connu une passion amoureuse dans leur vie, car c’est un sentiment indescriptible de puissance et d’irréalité.
Mais à l’aune de mon vécu, j’espère aussi que toutes les passions ne laissent pas de telles cicatrices !
> La jalousie incontrôlable de C. : je ne suis pas d’un naturel jaloux, n’étant pas dotée de cet ADN. Donc, j’ai vraiment eu du mal à prendre au sérieux, je l’avoue, sa jalousie au début, car elle était, en toute raison, injustifiée et incompréhensible pour moi. En tout raison, j’ai tenté de le ramener à la raison.
En toute femme sommeille une « rescuer » (je ne trouve pas le mot en français). Et je me suis entêtée à le ramener vers le rivage.
Combien d’entre nous avons rencontré des femmes vivant avec des alcooliques ou des drogués et tentant, année après année, de les accompagner vers une hypothétique guérison ?
Mon histoire a duré quelques mois jusqu’à ce que je vois « la mort en face ». Et oui, j’ai eu de la chance car C. s’est enfuit après cette ultime scène. Il s’est peut-être fait très peur aussi.
Allez savoir...
- Pourquoi je n’ai pas voulu faire intervenir les forces de l’ordre ? Et suis-je responsable de la suite de la vie de C. avec d’autres femmes ?
> Pour la police, j’avais la trouille de la dimension que ça pouvait prendre, vis-à-vis d’une justice (anglaise) à laquelle je ne connaissais rien.
En outre, dans cette tourmente, un projet était ma seule lumière : tenter d’obtenir mon diplôme à la fin de l’année et ne pas être renvoyée chez mes parents « sous bonne garde ».
Certains trouveront cela futile, mais je m’étais battue pour avoir la possibilité d’aller étudier à Londres et payait mes études et tous mes frais de mes économies, car mes parents ne m’avaient pas soutenue.
> Pour les autres femmes, futures victimes potentielles, j’avoue que je n’y ai même pas songé.
Très jeune, une gosse, et en train de sauver ma peau, je n’ai pas songé une seconde aux autres à ce moment-là.
Inconsciemment, cela a dû être une leçon : dans ma vie professionnelle, je me suis ensuite énormément investie dans le social, j’ai été aidée au plan personnel et j’ai aidé à mon tour, sans que cela me coûte jamais, et aujourd’hui, je participe à un projet professionnel social et environnemental.
Je ne cherche ni à me justifier, ni à excuser quoi que ce soit.
Mais la vie n’est pas une chose linéaire où l’on sait déjà « tout » en sortant de l’adolescence. On se construit jour après jour jusqu’au dernier souffle. On apprend à se reconnaitre. On apprend dans le malheur et on se nourrit du bonheur.
Mais surtout, ne jamais jamais jamais perdre espoir et confiance en soi-même : je suis ma meilleure alliée et ma meilleure amie.
Femmes battues, violées, méprisées : je vous en prie, gardez votre confiance. Et si vous l’avez perdue, travaillez à la regagner. C’est le premier pas vers votre avenir et celui de vos enfants.
— -
Afin de couper court une bonne fois sur les propos inqualifiables de certains individus suite à ce billet, je précise que C. était Athénien, de Grèce.
Ceci à l’attention de ceux qui n’ont jamais mis les pieds dans un cours de géographie ni dans un cours d’aucune sorte d’ailleurs...
Pour info, et également afin de couper court à toutes sortes d’inepties sur les Grecs, les ritals, les espingouins, les polacs et encore les arabes, les sales bicos, les négros, et que sais-je encore, je suis moi-même petite-fille d’immigré italien.
Pour info, 30% des français sont issus de l’immigration (chiffres officiels > vous pouvez vérifier partout où bon vous semble).
Mon grand père paternel est arrivé en France dans les années 30, en provenance du Piémont, où pour info, le français était à l’époque majoritairement pratiqué.
Il s’est fait traité de « sale babi » plus souvent qu’à son tour. Ce qui ne l’a pas empéché de s’accrocher, de faire fi de tout ce qu’il a entendu tout en avalant des carrés de chapeaux.
Mon papa s’est engagé volontaire dans les Commandos d’Afrique en mentant sur son âge. Et s’est battu pour notre pays. Et a bénéficié de l’ascenseur social qui, dans les années d’après guerre, de boum économique, fonctionnait... et pour cause !
Tout ceci pour dire que si vous souhaitez utiliser ce forum pour déverser votre haine et votre venin, je vous remercie de passer votre chemin.
Le sujet des violences faites aux humains adultes et enfants par d’autres humains mérite mieux que ces propos indignes.
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