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Roubachoff 19 janvier 2019 01:23

D’abord, bravo à l’auteur, qui démonte ce traité sans tomber dans les délires de certains. Macron ne vend pas la France à l’Allemagne, il fait simplement allégeance à cette Europe Allemande qui plaît tant aux « entrepreneurs » et aux éditorialistes. Qui ne connaît ces milieux, y compris culturels, où il est du dernier chic de conspuer la nation et sa souveraineté ?

Ce traité calamiteux m’inspire quatre remarques. Deux qui vont dans le sens de l’article, et deux plus polémiques.

  1. Le plus étonnant, dans ce torchon, c’est son agressivité vis-à-vis des vingt-cinq autres membres de l’UE. Comme si l’Europe, enfin débarrassée des Anglais, n’était plus qu’un club de pays mineurs condamnés à se soumettre à la domination franco-germanique. Mettons-nous à la place d’un Italien ou d’un Espagnol. Quel soufflet ! Et quel triste rappel d’un piteux armistice. Sur ces bases, comment Macron et Merkel comptent-ils approfondir l’intégration européenne que j’abomine, inutile de le préciser.
  2. Pragmatiquement parlant, ce texte repose sur un mensonge. Car la convergence économique, fiscale et sociale ne conduira pas à la prospérité mais à la poursuite de la politique ordo-libérale qui organise la régression généralisée. Croit-on sérieusement que les dirigeants allemands, après vingt ans de paupérisation à marche forcée de leur population ( eh oui, mais ça les « bons chiffres de l’économie ne le montrent pas) accepteront de s’aligner sur des standards français plus favorables au peuple ? La politique destructrice de Macron pas celle dont il parle mais celle qu’il fait démontre amplement le contraire.
  3. Il faudrait moins idéaliser De Gaulle… Déjà, son œuvre de réconciliation nationale reposait sur une forme de révisionnisme. En gros, ça consistait à minorer les exactions de Pétain et de la collaboration. Son rapprochement avec l’Allemagne, précoce et superficiel, allait dans le même sens. Moins l’Allemagne était coupable, et plus sa complice, la France, devenait innocente. Dans un contexte international (guerre froide) qui incitait à trop de clémence avec l’Allemagne, cette générosité mal inspirée ouvrait (déjà) la voie à des monstres froids comme Merkel. Me permettra-t-on de rappeler qu’elle rangeait, il n’y a pas si longtemps, la RDA parmi les »victimes de la Seconde Guerre mondiale« parce qu’elle était tombée entre les mains des Russes ?
  4. Entendre parler de »réconciliation franco-allemande« suffit à me donner des sueurs froides. Enfin, on ne s’était pas querellés pour une histoire de pain au chocolat à la récréation ! Entre 1933 et 1945, l’Allemagne a commis tous les crimes imaginables et mis un continent à feu et à sang. C’est plus grave qu’une fâcherie, non ? Or, ce fichu traité commence par une homélie sur cette »réconciliation".

PS : Donneurs de leçons, passez votre chemin. Au début des années soixante-dix, englué dans la propagande pré-européiste, j’ai débarqué en Allemagne certain de tomber sur des gens extraordinaires qui avaient fait un admirable retour sur eux-mêmes. La réalité s’est révélée beaucoup plus… nuancée, et elle l’est restée. Depuis, j’ai toujours gardé des liens avec ce pays, même si la liste des désaccords est de plus en plus longue et douloureuse.


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