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Bois-Guisbert (---.---.134.54) 27 mars 2007 22:03

Alors, puisque vous êtes si malin, Boisguibert, définissez-la l’identité française, qu’on se marre un bon coup !

me met au défi le bon Léon (ce jour, 18H52)

Voyez-vous, Léon, pour définir l’identité française, il faudrait un bouquin, mais, dans mon échelle des valeurs, vous valez au grand maximum trois mille signes, et seulement parce que je suis de bonne humeur.

Je pourrais vous répondre que l’identité française, c’est ce qui fait que Bizet compose L’Arlésienne, parce qu’il ne possède pas l’identité qu’il aurait fallu pour composer la Tétralogie, Aïda ou le Lac des Cygnes, mais je doute que votre culture musicale, vous permette d’apprécier les nuances.

Cinq facettes de l’identité nationale :

— L’ « alternance », spécialité française, exposée par Gustave Le Bon, au... début du XXe siècle : « ...notre nervosité extrême, notre facilité très grande à être mécontents de ce qui nous entoure, l’idée qu’un gouvernement nouveau rendra notre sort plus heureux, nous conduisent à changer sans cesse nos institutions... » Lois psychologiques de l’évolution des peuples.

— L’excellence, par Péguy : « J’ai vu toute mon enfance rempailler des chaises exactement du même esprit et du même cœur, et de la même main, que ce peuple avait taillé ses cathédrales. Ces ouvriers ne servaient pas. Ils travaillaient. Ils avaient un honneur absolu, comme c’est le propre de l’honneur. Il fallait qu’un bâton de chaise fût bien fait. C’était entendu. C’était un primat. Il ne fallait pas qu’il fût bien fait pour le patron, ni pour les connaisseurs, ni pour les clients du patron. Il fallait qu’il fût bien fait lui-même, en lui-même et par lui-même, dans son être même. » Charles Péguy, La France.

Aujourd’hui encore, il n’existe dans aucun pays du monde une institution semblable aux Meilleurs ouvriers de France. Et allez regarder les patronymes des lauréats, pour l’origine, les proportions n’y sont pas les mêmes que dans les registres des naissances.

— L’esprit, par Cocteau : « L’Allemagne ne connaît pas l’indigestion. L’Allemagne moderne meurt d’approbation, d’une vulgarisation scolaire de la culture artistique. Le public allemand a un estomac solide. Il y entasse des nourritures hétérogènes, qu’il absorbe respectueusement et qu’il ne digère pas. En France, on rejette la nourriture, mais il y a en France quelques estomacs qui choisissent et digèrent mieux que partout ailleurs... »Le Coq et l’Arlequin

— Le « rationnalisme, par un observateur britannique : « Un Anglais m’exprimait son émerveillement d’avoir entendu une mère française à son enfant, âgé de trois ans : « Sois raisonnable ! » La mère anglaise, ajoutait-il, eût dit à son fils : « Be a good boy ! », ce qui est tout autre chose, n’est-ce pas ? Nous sommes, à la vérité, des cartésiens, éduqués par La Fontaine, évoluant dans le sillage grec... André Siegfried, L’âme des peuples.

Le sens de la mesure, par Siegfried : « Nous éprouvons une instinctive répulsion pour tout ce qui est chaotique, pour tout ce qui dépasse la mesure, pour ce « Kolossal » qui séduit les Allemands. » Ibid.

Je pourrais poursuivre, mais j’atteins gentiment le quota de signes, espaces non compris, que j’avais décidé de vous accorder. Et il n’est évidemment pas question de déborder... Si vous voulez en découvrir davantage sur les identités culturelles, sans risquer la migraine avec des mots compliqués et des raisonnements très argumentés, je vous conseille de lire « Coups de baguettes sur la fourchette, ou les Européens vus par un Chinois », de Li Hua, Editions de L’Harmattan (2004).

Je sais déjà que je peux compter sur vous pour (NE PAS) le lire... smiley

Marrez-vous bien... smiley


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