J’espère que vous allez vous remettre sur pied rapidement. Mais rapidement est un mot que je n’aime guère. Pour la mutuelle, qui n’en est pas une depuis des piges, mais un système d’assurances matois, dont le gouvernement préfère évidemment gardé l’appellation trompeuse, je partage votre indignation. 

La mienne est minima, me donne juste le recouvrement hospitalier, car je refuse de payer cette escroquerie, qui finance des soins dentaires et d’optique démesurés. Les lunettes coutent trois fois moins chères en Espagne, et ce sont les mêmes, elles viennent toutes de chine, dans ce monde aux 1001 nuances de jaune. Je les commande pour ma part sur le net pas toujours très net.

Des petites astuces….Je mange peu, mais ma femme trouve que je parle trop. Je marche, je lis je me méfie. Je fréquente par chance très peu les médecins, jusqu’au moment où forcément cela ira moins bien. Ayant déménagé dans un désert français, les monts d’Arrée, la recherche d’un médecin référent pour une simple attestation de pratique d’un sport est un sport qui s’apparente au marathon. Ce qui doit tomber sous le coup de la loi, puisque pratiqué sans attestation. Dans ce monde de Kafka, j’attend de me faire inculper, et de faire envoyer à la santé,ce qui résoudrait le problème. On revient toujours sur les lieux du crime, car j’ai travaillé toute ma vie dans la santé, en temps qu’infirmier. 

« Le médecin ne prend plus de clients » vous dit la secrétaire vous raccrochant qu nez, se foutant comme d’une guigne dans quel état vous êtes. Putain, il me semble que la France des années 70 était un oasis où coulaient la myrrhe l’encens et le plein emploi, quoique relatif. Mais pourquoi ai je choisi un moment de vieillir ?

Avoir un problème nous réconcilie avec la vie d’avant, l’époque où nous en avions d’autres, mais oubliés. Ils nous montrent l’incroyable souplesse de ceux qui n’ont pas notre problème, dans les gestes les plus simples : Ici mettre ses chaussettes, monter dans une voiture, ces boites de sardines, où l’huile est dans la boite de vitesses.

Encore quelque jours et vous serez moins révolté, et puis doucement sans savoir pourquoi ni comment votre dos ira mieux, et bientôt vous ferez des envieux en mettant vos chaussettes. C’est alors que vous découvrirez qu’il est temps de remplacer vos chaussures.

Attention sur la route qui mène au magasin. En attendant lisez de bons bouquins. En toutes choses il faut tirer profit. Je lis actuellement « c’est le cœur qui lâche en dernier », de Margaret Atwood. Très bien comme tout ce qu’elle écrit. Cela raconte deux jeunes qui se battent dans un univers en décomposition sociale. Ils rêvent tout deux d’un simple lit, avec deux oreillers, au lieu de faire l’amour dans une bagnole pourrie, où ils se cognent la tête. Mais j’en suis qu’au début, et ménage ma lecture, économisant les pages précieuses.