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Phileas Phileas 27 mars 2007 12:40

Dans les années 80, le dernier trublion à avoir tenté de conserver son indépendance et avoir réussi à trouver de l’argent pour créer son journal fut Jean Edern Hallier. Mais il l’a chèrement payé

Aujourd’hui, aucun hebdomadaire n’est comparable à l’Idiot. Aucun média traditionnel ne peut prétendre à une réelle indépendance puisque la viabilité de la presse est largement liée aux recettes publicitaires.

En s’amarrant à de grands groupes industriels, à partir des années 80, la presse a tari ses marges de liberté. C’est dans ce contexte qu’Internet s’est imposé comme une alternative au système marchand de la culture et au phénomène de résistance à la désinformation : Le pronétariat dont parle Joël de Rosnay.

Jusqu’en 68, il y avait des débats d’idées, on voyait des étudiants débattrent pour savoir si untel était plutôt maoïste ou communiste. A partir de 1985, Sciences Po a pris le pas sur Normal Sup, les écoles de gestion se sont multipliées et de nos jours, la jeunesse bourgeoise n’est plus du tout rebelle. Elle ne se pose plus de questions de conscience comme pouvait le faire son aînée, comme le montrait le cinéma italien des années 60.

Une civilisation matérialiste s’est imposée : La loi du marché a fait le reste. Internet s’est imposée comme une nébuleuse anarchiste. Ceux qui on mis au point la toile ne se sont pas doutés des conséquences que cette nouvelle technologie impliqueraient sur l’économie marchande et la culture.

Après dix ans de pratique de l’Internet, on s’aperçoit encore qu’on est s’en doute au début de quelque chose de l’ordre d’une utopie qui impose une révolution de l’intérieur qui échappe à toute récupération et qui ringardise des professions, des donneurs d’ordre qui jusqu’ici étaient les distributeurs incontournables qui jouaient le rôle de filtre entre l’idée, l’œuvre et le consommateur.

Internet oblige à écrire vite, à réagir rapidement mais impose également de prendre du recul sur ce qu’on va dire.

AGORAVOX est né de cette mouvance historique qui s’imbrique intimement dans son histoire personnelle. Chacun de nous y contribue et apporte à l’édifice sa petite pierre.

J’ai été personnellement ravi de cette première rencontre. Ce qui manquait jusqu’ici et qui faisait la richesse de ce que j’évoquais plus haut, est le regroupement de gens, le café littéraire, l’aventure collective et physique qui est irremplaçable. Lorsqu’on écrit sur Internet, on l’a fait de chez soi et devant sa machine.

Cette première rencontre inscrit le travail de Carlo Revelli dans une pleine cohérence.

C’est aussi un retour à l’histoire, en quelque sorte : Avec les conflits intellectuels, les oppositions, les grosses bagarres sur les forums, les vidéos balancées sur dailymotion, AGORAVOX réhabilite les scandales, les querelles littéraires ou idéologiques qui ont marqué le 19ème siècle. Le retour à l’écrit, via les Blogs, renvoie aussi à l’épistolaire et c’est tant mieux !

Internet est la modernité au service du classicisme.

Et tout ce qui est bon pour l’échange et bon pour la démocratie.


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