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Jason Nicolas 1er avril 2007 10:34

Excellent article qui pose clairement certains enjeux et quelques non dits de cette campagne.

On s’interroge. De quoi peut-on parler, et de quoi ne doit-on pas parler ? Rien, dans cette campagne ne parle de la sclérose des institutions françaises (dizaines de milliers de lois à l’utilité contestable, procédures et réglementations tâtillonnes exprimées dans une pléthore de codes, justice en panne, règne sans partge de la puissance financière et de son nomadisme galopant, droit des entreprises à faire tout et n’importe quoi) à part l’évocation d’une VIème république... on verra plus tard.

La grande supercherie, c’est de faire croire au public que tout peut être résolu en France, par la seule décision des français. Le discours électoral fait penser que, pendant les élections, les frontières économiques et diplomatiques du pays sont fermées. Silence, on vote !

La dette sert surtout d’épouvantail. Elle ne sera résorbée que sur le long terme, et comme chacun sait, le long terme commence après les élections. Personne, ou presque n’a analysé sa nature en détail à part les deux catégories : fonctionnement de l’Etat et investissement. Il y a là un effet de clientélisme. Toucher à certains budgets, c’est ouvrir une boîte de pandore et s’aliéner des électeurs. Donc, on n’en parle pas.

Autre mystification, la croissance. La croissance dans notre cher petit hexagone ? La croissance dans quels secteurs ? Là aussi l’étude de fond et la réflexion manquent. C’est le recours au « y a qu’à ».

La perte des emplois européens et français dans le secteur du textile s’accélère en raison des récents accords avec la Chine. La commission européenne répond que les industriels ont été prévenus en temps utile et qu’ils n’ont rien fait (commentaire sur ce sujet sur ce site). Mais quelle est la solutioln pour les entreprises textiles qui voient le marché envahi par des produits coûtant 20 fois moins que ce qu’ils peuvent produire ? Fermer leur entreprise, et aller faire autre chose ailleurs s’il leur reste de l’argent à investir. Et c’est tout. Les seuls qui vont s’enrichir dans ces opérations d’importation, ce sont les intermédiaires du commerce. Et comme les chaînes de distribution existent déjà, il n’y a que des pertes d’emplois nette.

Autre sujet dont on ne parle pas du tout : les subventions à l’exporttion du sucre européen. La France subventione à hauteur d’environ 2 milliards d’€ ses ventes de sucre à l’étranger. On estime (mais je n’ai pas pu trouver de chiffres précis là-dessus) le nombre d’emplois dans cette branche à 100.000, en France seulement. Lorsque les susbventions seront supprimées dans quelques années, combien d’emplois restera-t-il ? Que feront les nouveaux chômeurs ? Pourquoi ne parle-t-on pas de cette question ?

Vous parlez d’une campagne électorale à l’américaine. Oui et non. Oui, par la médiatisation et les slogans qui changent au jour le jour au gré des surenchères dans une atmosphère de bourse électorale. Mais, heureusement, il n’ya pas d’invocations religieuses comme c’est le cas outre Atlantique, ni de polémique sur les théories de Darwin. Il ne manquerait plus que ça !!

Post Scriptum. Je regrette que pour un article si éclairant il n’y ait que 41 votes et seulement 19 réactions.


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