Vous m’excuserez de rappeler que si la violence exercée sur l’économie mondiale par les hedge funds et le scandale des revenus vertigineux des fraudeurs à stock-options est une méga-violence, celui qui se fait attaquer ou voler dans une gare ou ’traiter’ par des racailles - une « micro-violence » en comparaison - n’en est pas moins fondé à trouver dans cette insécurité-ciun souci plus immédiat. Ce sont les deux versants d’une même pièce : protéger la nation au dehors contre le capital prédateur et apatride, protéger les citoyens au-dedans contre les malfrats. Je vous l’accorde, Sarkozy n’est certainement pas le meilleur choix ni pour l’un, ni pour l’autre.
On peut penser ce que l’on veut à propos de la régularisation des sans-papiers, mais il est inadmissible que des fonctionnaires se dressent en toute illégalité contre leur employeur et s’attaquent aux forces de l’ordre. Je crois qu’il est fort symbolique que dans l’affaire qui nous occupe on voit une foule déchainée de boboos indignés s’en prendre à un policier noir, dont j’admire le calme en pareille circonstance.
Et pour finir, Monsieur Bonnet, vous insultez notre intelligence en affirmant que les élucubrations de Julien Dray ne sont pas une défense des casseurs : voir en eux la ’population’ par opposition à la police c’est leur accorder une légitimité qu’ils n’ont pas.
