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Le Drakkar Bleu Noir (---.---.5.9) 25 août 2005 19:13

Pour « raison garder » et en écho au post de « l’hygiéniste du 23 août 2005 ».

Assemblée Nationale

RAPPORT sur le risque épidémique

Compte rendu de l’audition publique du 16 février 2005

Audition de Monsieur le Docteur Jean-Claude MANUGUERRA, Institut Pasteur

Conclusion

« ... Dans notre pays, le Conseil supérieur d’hygiène publique de France pour la lutte contre la maladie grippale a remis son plan le 27 juin 2003, dans les temps malgré l’épisode du SRAS. Ce plan a ensuite été amélioré car rendu plus opérationnel par le Ministère de la Santé, il a finalement été bleui et rendu public en octobre 2004 par Monsieur Philippe DOUSTE-BLAZY. L’objectif de ce plan n’est pas d’arrêter la pandémie, mais de ralentir son arrivée ou son installation et, le cas échéant, de diminuer son impact sur la santé de nos concitoyens. Pour qu’il soit utile, c’est particulièrement important, il faudrait qu’il perde son aspect confidentiel défense afin d’être largement diffusé pour que les acteurs se l’approprient, quitte à en retirer trois ou quatre pages. Pour conclure, je dirai que sans nous résigner face à l’inéluctable, nous devons organiser la lutte. »

Audition de Monsieur M. le Professeur Patrice BOURDELAIX, Ecole des hautes études en sciences sociales

Extrait

« ...Je terminerai néanmoins par une bonne nouvelle pour les responsables politiques : toute mesure prise par les responsables politiques afin de préserver la santé de leurs mandants se traduit aujourd’hui par l’acquisition d’un surcroît de légitimité. Profitez-en. À l’inverse, si l’opinion considère que les politiques n’ont pas fait face à leurs responsabilités, n’ont pas anticipé des situations probables, les reproches, voire les accusations, peuvent s’accumuler et nous en avons des exemples. A une époque où les marges de manœuvre de la représentation parlementaire sont limitées tout autant par les directives européennes que par les contraintes de la globalisation et où l’évolution des mœurs n’attend guère leur bénédiction, il me semble que la gestion des risques collectifs est désormais l’un des rôles majeurs et valorisants des responsables politiques nationaux. Il y a ici une question d’échelle évoquée précédemment par Monsieur le Professeur Gilles BRÜCKER. Par chance, elle bénéficie en outre actuellement d’un large consensus et se trouve dotée d’une forte légitimité, ce qui vous ouvre les portes à une action réelle. Il me semble que mettre en place des mesures de retardement de la progression des épidémies est aujourd’hui beaucoup plus important qu’autrefois alors que l’on y prend moins garde. Car en dépit de l’énorme potentiel de recherche et ainsi que cela a été dit précédemment, plusieurs mois seront probablement nécessaires avant de disposer d’un éventuel vaccin. Chaque mois gagné sur la propagation géographique de l’épidémie représente donc la sauvegarde de plusieurs dizaines, centaines ou milliers de vies. C’est sur ce maillon de la défense contre la maladie, finalement très classique et très « vieux jeu », qu’il convient également de se pencher ainsi que sur ses différentes échelles (internationale, nationale, régionale, départementale, etc.). Ne pas prévoir de dispositif afin de ralentir la marche de l’épidémie équivaut d’une certaine manière à accepter des milliers de morts supplémentaires. Nous avons eu beaucoup de chance que le SRAS ne soit pas un virus beaucoup plus virulent mais simplement une « gentille » alarme. Profitons-en. Le rôle de l’État est indiscutable. Il assure la priorité de l’intérêt général sur les intérêts catégoriels ou particuliers. Seule la contrainte peut par exemple imposer aux aéroports des dispositifs minimaux mis en place de façon systématique et préventive et non pas à la hâte lorsque le danger est déjà présent. En conclusion, tout se passe comme si les hommes ne savaient pas anticiper les retournements de conjoncture, qu’il s’agisse du marché boursier, immobilier, de la situation économique générale ou épidémiologique. Instinctivement tous les responsables prolongent les tendances observées au cours des décennies qui précèdent. Par exemple, la fin du libre-échange et de la globalisation n’est jamais envisagée sérieusement (cela semble si sot et pourtant...) ni le retour d’une grave pandémie, sauf ici aujourd’hui, ce qui est très bien. »...

http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-off/i2327-t2.asp

OFFICE PARLEMENTAIRE D’ÉVALUATION DES CHOIX SCIENTIFIQUES ET TECHNOLOGIQUES


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