C’est fatiguant de lire éternellement les « angoisses » existentialistes des enfants de la sécurité sociale, gavés sinon camés jusqu’aux yeux, s’offrir une frayeur sur un supposé « danger » que représenterait une France sous Sarkozy.

Que ne s’offusquent-ils pas d’une France sous Le Pen ? Lu dans Le Point de cette semaine, l’existence d’un rappeur (ROST) qui votera Le Pen contre Sarkozy (2ème tour). Trouvés sur Internet des liens qui confirment la déclaration et qui montrent qu’elle a été prononcée en publique lors d’une émission de TV. Non content de faire monter les idées fascistes par leurs actes d’incivilité et de barbarie dans un pays où leur première préocuppation devraient être d’en accepter les usages et de s’y faire accepter eux-mêmes (en supposant qu’ils aient seulement essayés, ce dont je doute), ces barbares lui donnent un coup de pouce en étant prêt à lui donner leurs voix.

Ceux qui n’ont pas encore vu que ces sauvages font monter le fascisme en France sont des paralysés neuronnaux à la pensée figée au temps où les clivages étaient simples : le méchant blanc colonisateur d’un côté, le pov’colonisé de l’autre. Mais depuis, on a eu le temps de se rendre compte de quoi les gens étaient réellement capables, et notamment de quoi étaient capables les ex-colonisés. Etre libre et exercer une indépendance d’eprit chez les autres, c’est facile. Je veux bien accepter qu’ils soient français, mais alors qu’ils acceptent qu’ils sont en échec, qu’ils ne sont pas la France à eux tout seul, et qu’ils reconnaissent qu’ils ont quelque chose à apprendre de ce pays, à travers l’histoire de son peuple, des ses mouvements, de ses révoltes à travers les siècles, et notamment à travers l’histoire de sa philosophie, particulièrement celle des Lumières.

La peur, ce sont ces brutes qui la font monter (par leurs actes, par leur volonté de me rendre coupable, mais coupable de quoi ?) avec une certaine complicité des insitutions en la matière. Car la peur est alimenté par cette incroyable renversement du bon sens qui fait passer l’agresseur pour une victime et l’agressé pour un provocateur (comme pour une femme violée en somme). C’est aussi le sentiment que si l’on se fait agresser et que l’on a le malheur de se défendre, on risque d’être poursuivi (cf une récente histoire d’un voleur armé qui trouve la mort après une lutte avec sa « cible » : la cible est poursuivie en justice). La peur, c’est la sensation de ne pas pouvoir assurer soi même sa propre défense sans se retrouver derrière les barreaux, ou c’est le sentiment de ne pouvoir s’exprimer sans avoir à subir des représailles : cf toujours dans Le Point de cette semaine, un témoignage de jeunes des cités (cette fois, le terme est juste) qui sont prêts à voter Sarkozy mais qui ne peuvent pas le dire : « se taire ou l’enfer ».

Finalement, il y a 2 peurs :

- la peur objective, qui ne s’accomode pas d’utopie ou de théorie. Elle oblige à agir dans l’urgence, de façon immédiate sous peine d’être en danger, elle ne permet pas de prendre des décisions de façon sereine et réfléchie : c’est ce que l’on appelle « l’insécurité ».

- Et puis la peur subjective, véritables fantasme pour le coup, qui prétend qu’une « catastrophe » se produira si untel est élu, procédé utilsé contre Le Pen : on a vu le résultat en 2002, on peut le voir encore avec ce rappeur.

Alors, face à tant de « creutitude » et de mauvaise foi, si la « Peur » peut faire élire Sarkozy, alors tant pis ou tant mieux. Car il m’apparaît de plus en plus que ça serait la meilleur (ou la moins pire) des choses qui pourrait arriver à ce pays. Et face aux déclarations de ce rappeur (tiens, je viens de remarquer que dans le mot « rappeur » il y a « peur »), le supposé danger que représente Sarkozy se compare à avoir peur à mettre ses doigts dans de l’eau tiède face à un vrai risque d’avoir à les mettre dans de l’eau bouillante. Ces gens, par leur attitude et leur mentalité, sont le véritable danger qui menace ce pays. Car c’est eux qui feront (une partie de) la France de demain, et je ne vois pas comment leur attitude et leur mentalité vont permettre de conserver notre liberté de penser et d’agir, car c’est bien cette menace que constitue le vote Le Pen.