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Thucydide (---.---.101.8) 3 avril 2007 14:38

Bonjour, Voltaire,

Votre article a surtout pour conséquence (ou pour but ?) de susciter les pronostics. C’est un exercice un peu vain et puéril, mais comme je ne vais pas nier que j’aime bien m’y adonner aussi, allons-y gaiement :

Je n’ai guère été surpris de voir un des deux « premiers candidats » ne pas accéder au second tour en 2002 Pour être honnête, j’attendais une surprise Chevènement-Chirac, ou alors Jospin-Le Pen, vu la sous-évaluation chronique du Front National dans tous les sondages depuis des lustres. J’ai davantage été surpris par la surprise des autres, comme si la chose était totalement inconcevable, alors que les signes avant-coureurs se multipliaient dans l’aveuglement général.

Par contre, pour cette fois-ci, je suis prêt à parier que les clivages classiques vont se reformer : les 64 % de contestataires évoqués par Non666 n’en étaient pas tout à fait, à mon sens. Les gens ont davantage voté non pas contre leur candidat « de gouvernement », mais pour donner un sens à leur premier tour, histoire d’infléchir la politique du candidat dont ils attendaient l’élection dans le sens qu’ils jugeaient préférable. Je pense que peu de ces 64 % tenaient vraiment à ce que l’élection prenne le tour aventureux qu’elle a pris, et cette fois-ci, « chat échaudé craint l’eau froide », les votes contestataires seront de « vrais » contestataires, et les gens s’y reprendront à deux fois avant de penser « tiens, j’ai envie de faire comprendre à Jospin que je veux qu’il pense comme Chevènement », ou « qu’il introduise des jeunes au gouvernement comme Besancenot », ou... ou... Les « petits candidats », qui suscitent plus la sympathie que l’adhésion réelle, auront bien du mal, cette fois-ci, à se faire rembourser leurs frais de campagne. Bien peu de ceux qui votent pour eux les imaginent réellement aux rênes du pays, sauf sans doute pour le Front National, dont l’implantation est plus profonde et le chef plus charismatique.

La grande originalité, par rapport à 2002, que vous soulignez bien dans votre article, c’est le cas Bayrou, qui incite beaucoup à se demander s’il est possible de jouer le second tour avant le premier. Ce faisant, il serait le candidat consensuel des « tout-sauf-Ségo » autant que des « tout-sauf-Sarko ». Plus encore que l’icône féminine Ségo, le cas Bayrou se nourrit des sondages, et ces derniers deviennent essentiels. Qu’ils reflètent ou non une adhésion profonde des électeurs à ses thèses, si ces sondages baissent pour Bayrou, ils signent sa marginalisation. Jusqu’au dernier instant, ils seront nécessaires pour entretenir la dynamique, or, elle semble donner des signes d’essouflement. A part pour les plus jeunes, il est peu probable que les électeurs prennent encore le risque d’un vote aventureux, qui a surpris la plupart d’entre eux en 2002.


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