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Françoise DEGERT 7 septembre 2024 14:28

@Buzzcocks
Il est vrai que la FNSEA et ses dérivés font partie de l’agro-business. Elle est d’ailleurs très molle du genou sur la défense des véritables éleveurs à l’herbe (et non de l’élevage industriel) victimes des grands prédateurs. Mais, et c’est une réalité un peu plus complexe que celle que vous exposez, les paysans des années 50 puis les agris perpétuent leur attachement (de moins en moins fort d’ailleurs) à la FNSEA. Par habitude et fidélité aux anciens (leurs parents), par intérêt et par peur souvent. Car la FNSEA est une véritable pieuvre infiltrée jusque dans les organismes agricoles (chambres d’agriculture, services distribuant les aides de la PAC etc...) qui n’hésite pas à faire du chantage pour se maintenir au pouvoir, conserver son pré carré. Face à une FNSEA hégémonique qui fait la politique agricole en France (à la place du ministère) et en Europe (via la COPA-Cogeca), les agris et les éleveurs se sentent très isolés et sans force. Il faut arriver au désespoir de toute une profession pour voir le soulèvement que nous avons connu il y a quelques mois. Sans lendemain, hélas.                                   Mais on ne peut pas considérer que l’élevage à l’herbe, surtout en montagne où l’altitude entrave les mécanisations à outrance, les agriculteurs et les éleveurs fassent partie de l’agro-business. Ils sont soumis aux aléas des marchés internationaux même si ceux qui s’en sortent le mieux font de la vente directe. Et ils dépendent, comme les gros céréaliers de la Beauce, des subventions de la PAC. Cette dépendance initiée après la guerre pour parvenir à la souveraineté alimentaire (indispensable pour parer aux conflits guerriers) est parvenue à diriger l’agriculture et l’élevage vers la constitution d’oligopoles agro-alimentaires qui dirigent maintenant la politique agricole (avec la FNSEA) et profitent largement du budget européen. Pour faire court, de nombreux agris et éleveurs subissant cette politique ruent dans les brancards souvent via leur FDSEA (section locale de la FNSEA) ou JA (qui font aussi partie de la FNSEA) sans compter les autres syndicats minoritaires (Confédération paysanne, Coordination rurale, Modef...). En bref, la FNSEA masque une grande diversité de situations qui finissent par éclater au grand jour. Et il est clair que ce secteur d’activités, mis à part quelques gros (actuellement remis en cause grâce à l’Ukraine), est continuellement sur la brèche et est obligé de compter...
Dernier point : il n’y a pas de meilleur moyen d’entretenir des sols non arables (voués aux prairies) que l’élevage à l’herbe, transformant la chlorophylle en protéines (lait, viande). Les stations de montagne en savent quelque chose puisqu’elles accueillent des troupeaux l’été pour éviter les avalanches l’hiver. Et malheureusement, cet élevage n’est pas compatible avec des grands prédateurs. Et oui, la beauté des paysages compte (alternance forêts, prairies), pas seulement pour le tourisme. Et si les anciens ont éradiqué le loup dans nos contrées, c’est que la densité de population en Europe occidentale empêche toute cohabitation avec les prédateurs, malgré les fantasmes d’écologistes vivant la plupart du temps en ville. 


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