Accord israélo-arabe sur l’archéologie
par ALAIN BARLUET
Le Figaro
26 avril 2007
Israéliens et Palestiniens se sont entendus sur des fouilles menées dans la vieille ville de Jérusalem.
UN AMBASSADEUR israélien et son homologue palestinien, à la même table, se félicitant d’avoir conclu un accord : en ces temps de rupture de trêve, la scène sort de l’ordinaire. Certes, le texte négocié de haute lutte la semaine dernière, avant d’être entériné par le conseil exécutif de l’Unesco, est circonscrit à une question spécifique, les fouilles menées par les Israéliens dans la vieille ville de Jérusalem-Est, inscrite au patrimoine de l’humanité. Mais touchant à la cité sainte, au noeud du conflit israélo-palestinien, et adopté par consensus, dans l’une des organisations onusiennes, l’accord a valeur de symbole.
« Nous avons ouvert une fenêtre d’espoir », s’est félicité le président du conseil exécutif de l’Unesco, le Chinois Zhang Xinsheng. Inédit, le compromis esquisse la mise en place d’un mécanisme de concertation pour la préservation d’un site des plus sensibles : la rampe des Maghrébins, une voie inclinée de 75 mètres qui mène de la porte des Maghrébins à l’esplanade des Mosquées, sur le mont du Temple. Largement détruite par les Israéliens après la guerre des Six jours en juin 1967, consolidée ensuite par des murs de soutainement pour être pavée, la rampe s’est en partie effondrée en 2004, du fait d’intempéries.
En février 2007, les autorités israéliennes ont débuté des fouilles, préalables à la reconstruction du site. Une initiative controversée, car prise sans concertation, ni avec l’Autorité palestinienne, ni avec le Waqf islamique, l’instance sous tutelle jordanienne qui contrôle les lieux de culte musulman.
Un texte « fragile »
La décision de l’Unesco « encourage les autorités israéliennes à fournir les informations détaillées nécessaires au sujet du projet final des travaux et affirme que l’objectif (...) devrait être de conserver l’authenticité et l’intégrité du site ». Pour la mise en oeuvre pratique, le texte renvoie le dossier au Comité du patrimoine mondial qui se réunira dans les prochaines semaines. « Nous avons mis les choses sur la bonne voie et créé les conditions pour aller de l’avant », se félicitaient hier les ambassadeurs des deux parties, même s’ils s’accordaient toutefois à juger « pas totalementsatisfaisant » et « fragile ».
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