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frihd (---.---.60.204) 12 avril 2007 12:53

Pour ma part je suis contre la licence globale, j’y ai pas mal réfléchi, ça me séduisait au premier abord, mais j’ai vite compris que ça serait assez désastreux.

Si on centralise sur un super-serveur gouvernemental, il y a trop de risque de « contrôle » de la musique. Et rien que pour ça, je suis contre, on parle encore sur le sujet « Encore un petit journal militant »censuré« des problèmes posés par le CPPAP pour la presse. Autant éviter d’élargir ce champ d’action »d’état parrain" (au sens de mécène comme au sens du film du même nom).

Si on opte pour un angle de vue p2p (un peu sauvage donc). Cela imposerait, où presque, un mode de diffusion « officiel » à un auteur. A mon sens, on doit toujours laisser le choix à l’auteur de controller ses media de diffusion. Sur le p2p, de toute manière, je doute que l’on découvre quoi que ce soit, on se contente de prendre ce dont on a entendu parlé ailleurs. Le p2p n’est qu’un moyen plus discret pour ses usagers que les vieux ftp et moins cher pour le fournisseur du contenu. Si on légalise le téléchargement « illégal », les portails de musique vont se contenter d’installer leurs propres serveurs p2p où ils filtreront les contenus concurrents. Les majors perdront un peu plus l’envie de plaire au consommateur, le seul but sera de « faire du clic » pour gonfler les statistiques de rétribution. L’avantage que pourrait avoir la licence globale serait à mon avis de bien séparer indépendants et majors, avec un peu de chance les premiers s’en sortiraient grandis .. le temps qu’ils deviennent des majors ? Pour ça, je pense qu’on a que la moitié d’un problème, ou la moitié d’une solution avec une solution p2p.

Ensuite, plus que l’industrie de vente de musique, les radios aussi seraient touchées. Impossible de faire une radio sans une équipe de journalistes et des investissements gigantesques pour avoir du contenu « innovant ».

Bref, d’une manière générale, l’art et en particulier la musique serait grandement touché et perdrait de sa saveur. C’est vrai que économiquement parlant, on peut avoir des solutions viables. Peut-être qu’on peut faire quelquechose de solide Toutefois la licence globale place l’usager sur un siège de consommateur, c’est le même traitement de faveur que font les majors. Comme toutes les offres « illimitées » d’ailleurs (qui va au restaurant à volonté pour manger un quart d’assiette ?).

Est-ce ainsi que l’on doit regarder nos artistes ? j’en doute fort, et je suis même persuadé que c’est un bon moyen d’aliéner tout le monde. J’en connais des gens qui passent leur temps à télécharger, au point que regarder un film ou une série n’est pas un plaisir mais un besoin. Et, plus que simplement regarder, entasser. Il faudrait bien des études pour comprendre se phénomène d’entassement. Qui ne connaît pas un téléchargeur se ventant d’avoir 400Go de films/musique mais est incapable de faire un jugement sur ses films, incapable d’en connaître la liste.

Pour moi le problème le plus grave des téléchargements n’est pas économique mais bel et bien social, et les batailles « majors vs. consommateurs » n’ont pas aboutît et n’aboutîront à rien.

Il n’en reste pas moins que l’accès à la culture pour tous est quelquechose d’important. L’échange culturel permit par internet est merveilleux et je ne cesse d’en profiter. Je pense en outre que le rapport aux arts est primordial pour l’ouverture d’esprit, la créativité. Bref qu’on parfait un esprit scientifique et pratique avec un zest artistique.

Enfin, existent déjà de nombreux musiciens qui ont fait le choix de la liberté ou de la gratuité, on les retrouve sur des sites comme boxson.net , dogmazic.net ou encore jamendo.com . Mais aussi sur tout plein de petits sites. Le mieux c’est d’apprendre à fouiller smiley.

Pour les autres contenus, on sait déjà que le logiciel libre pousse les logiciels propriétaires à s’améliorer (qui aurait imaginé des onglets sur Internet Explorer ?), et une licence globale n’apporteraît rien sur le plan économique. A propos des vidéos, elle demandent plus d’investissements et surtout des investissements très variables d’une production à l’autre (La Linéa et Matrix sont à mon sens deux chefs d’oeuvres, mais leurs coûts sont loins d’être proches). Ca va être dûr de « doser » une rétribution correcte avec une licence globale.

Ma conclusion est pas forcémeent joyeuse, car je ne vois pas trop comment sortir de ce cul-de-sac de « consommation » si ce n’est en initiant les gens à la pratique artistique. Je suis persuadé que le problème vient de là. Il faudrait que je fasse un article mais je ne m’en sens pas très motivé et puis, je ne suis pas sociologue, juste jeune avec un côté artiste et très proche de la musique dite libre sur internet (mais si un sociologue passe par là je peux aider à l’orienter/témoigner).


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