Votre exposé est de qualité, au bémol près que je ne suis pas mais alors absolument pas d’accord avec le fait que vous considériez Sarkozy nationaliste.

Nicolas Sarkozy est un candidat néocapitaliste antilibéral (pour reprendre le travail de Kahn largement inspiré par Baudrillard et Clouscard). Ses agitations « nationalistes » sont, pour qui sait dialectiser un tout petit peu, qu’un rideau de fumée électoraliste. Il en va de même pour Georges W Bush. Vous confondez patriotardisme et nationalisme.

Renan définit la nation par le « vivre ensemble » or, autant Bush que Sarkozy, n’ont eu de cesse que de détruire le liant en montant les communautés et les CSP les unes contre les autres (musulmans vs les autres, public vs privé). C’est la même chose chez Bush. Ce n’est pas un nationaliste car, sous couvert de protectionnisme et de patriotardisme guerrier, il a ruiné son pays et le liant social de son peuple.

Le nationalisme est une option hautement spirituelle fédératrice, qui n’est pas du tout un réflexe d’enracinement et de fermeture sur soi. Je vous invite à lire le texte de Renan analysé par mes soins ici (lasentinelle.123.fr//theories/nation-selon-ernest-renan.html).

De même, j’ai un deuxième commentaire sur l’égalitarisme. Vous confondez, je suis au regret de vous le dire, réalité et combat. La devise de notre République, « Liberté, Egalité, Fraternité » n’est pas une réalité mais un combat de tous les jours. Comme pour la nation, c’est « un plébiscite de tous les instants » (Renan). Mais pour gagner un combat, il faut naturellement fourbir ses armes et ne pas s’enfermer dans l’axiomatique. Je vous invite à lire les travaux de Finkielkraut sur le sujet, ils sont d’une grande lucidité mais il faut passer outre son pessimisme.

Ceci étant, merci pour cet excellent article encore