• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Anne 27 avril 2007 09:05

Les mots ont un sens propre, une histoire et un ressenti, un écho propre à chacun de nous.

Les mots portent des concepts souvent si sensibles qu’ils ne doivent pas être utilisés sans responsabilité et dans des contextes adéquats.

Le tort de Nicolas Sarkozy est d’avoir cru devoir s’exprimer sur ce point, en un tel moment et face à un tel interlocuteur dont on sent bien - in fine - qu’il était plus dans la recherche du piège à tendre que de l’échange philosophique.

Mais l’utilisation de ces vocables sensibles, ne signifie pas forcément que l’on cherche à propager la haine. On peut manipuler ces mots, tordre leur sens dans le but de pousser la réflexion. Si on s’attache aux mots seuls, sans chercher à saisir l’ensemble d’une réflexion, sans prendre de recul on peut parfois perdre l’intention première, interpréter à tort ou justement manquer l’intérêt ou le danger.

Race : de l’italien « razza » : sorte, espèce ; famille, considérée dans la suite des générations ; ascendance, origine ; catégorie de personnes apparentées par des comportements communs.

Génétique : du grec « genêtikos » propre à la génération ; qui concerne une genèse ; relatif à l’hérédité.

Les propos recueillis par Michel Onfray pour « Philosophie Magazine » ont fait un tollé et ont profité à tous les détracteurs de Nicolas Sarkozy pour le labelliser comme dangereux. On se demande d’ailleurs quel sorte de philosophe est Michel Onfray pour avoir laisser extirper et utiliser à dessein une partie de cet entretien.

Il faut donc lire ce dialogue et s’attacher aux mots, à la syntaxe et analyser à froid.

Pour garder la tête froide et se garder de tout affolement, il faut se dire qu’un prétendant au poste de premier Magistrat de la République Française, au regard de la solidité de nos institutions, du dynamisme de notre vie démocratique, et à la seule lecture ce dialogue, ne peut être pris pour un futur dictateur ou un futur tortionnaire.

Récemment, Yves Coppens dans son « Odyssée de l’espèce » donnait une reconstitution filmée de la synthèse des dernières connaissances sur l’apparition de l’Homme et de son évolution. L’Homme a peuplé la terre sous différentes formes.

Il n’y a pas de honte, ni de visée déterministe à parler de race, de gène en ce sens que c’est sur cela : la richesse, la diversité des races et des gènes qui ont permis à l’homme de s’adapter, d’évoluer, de se multiplier sur la terre.

On parle des races en première année de Médecine.

La donnée sociologique la plus répandue sur Terre dans tous les sociétés, chez tous les peuples et à toutes les époques, est l’interdiction des mariages consanguins. L’homme fait de la génétique depuis des siècles sans pour autant devoir être considéré comme un déterministe aux vues barbares.

On voit bien que le génie humain, son exploit à parvenir à régner sur la terre est le fruit de son évolution, des rencontres entre différentes espèces d’hommes, de son insatiable recherche de l’amélioration de sa condition de vie. Les races, entendues au sens de lignée, s’éteignent le plus souvent sans bruit, chaque fois qu’un homme n’engendre pas de descendance.

Mon propre frère s’est donné la mort à l’âge de vingt-quatre ans. Avait-il en lui une mélancolie si enracinée qu’il n’a pu y trouver d’autres issue qu’un geste fatal ?

Seul Dieu - ou qui ou quoi qui vous convienne - connaît les réponses. Aucun homme sur cette terre n’a de connaissances suffisantes pour apporter une solution définitive et satisfaisante.

Mais chacun d’entre nous a le droit aux questions. À toutes les questions.

Certains hommes sont morts pour avoir posé des questions qui ont heurté leurs contemporains. Mais tous les hommes qui ont posé des questions sur l’essence même de la nature de l’homme ne sont pas devenus des bourreaux.

A l’écoute et à la vue de cet affolement général, on voit bien que c’est d’abord l’érosion éducative et culturelle qui obscurcissent les jugements et que les esprits sont ainsi facilement manipulables. Plus un peuple est éclairé par l’instruction, la connaissance, plus il est solides dans ses convictions et moins il est prompt à désigner de causes exogènes.

L’opinion est ainsi manipulable par des médias intellectuellement sclérosés. Le vrai mérite de Michel Onfray est de l’avoir mis au jour.

Le vrai mérite du scrutin de dimanche 22 avril 2007 est de voir que des électeurs ont vu le piège idéologique dans lequel certain médias et certains politiques ont voulu les faire tomber.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès