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slashbin 23 avril 2007 20:13

Analyse effectivement intéressante, même si je ne suis pas d’accord avec le risque de transposition à l’Europe.

La question des armes est pour moi secondaire dans le cas présent. D’autres moyens aussi destructifs auraient pu être trouvés. Par contre, s’interroger sur les causes, voilà ce qui est intéressant, mais il n’y a pas de cause précise, plus une nébuleuse, qui rend toute conclusion hasardeuse. Frustration plus besoin de coup d’éclat. Mais pourquoi ce deuxième besoin de publiciser le suicide ?

La frustration source de suicide, c’est déjà vu. Armes et suicide est souvent mis en parallèle, mais le lien de cause à effet n’est pas clair, sinon comment expliquer que le Japon, souvent cité par les anti-armes car ses lois extrêment prohibitives ont conduit à un taux de criminalité par arme à feu pratiquement nul, a un taux de suicide élevé (17 / 100000 hab. en 1995). A comparer aux autres pays (toujours en 1995) : Russie : 42, France : 21, Canada : 13, USA : 12. Source : « L’homicide et le suicide dans le monde industriel, le cas russe », Jean-Claude Chesnais, Population (1), 1999.

Délicat donc de décrier le cas américain dans le contexte du suicide. Mais il reste des spécificité américaines, dont ce besoin de laisser une trace. Et sur ce point de vue, je ne croins pas que l’Europe suivra le même chemin dans 10 ans, car il existe bien trop de différences culturelles. La mentalité de compétition, ainsi que l’inévitable pression qui en découle, atteint son paroxisme aux USA. Ajoutez-y une omniprésence des médias et de la publicité (impossible de regarder un film sur une chaîne américaine,... vous passez autant de temps à voir des pubs plutôt que l’histoire) et une individualisation à outrance, sont, je pense des facteurs potentiels (mais sans doute pas les seuls) justifiant ce besoin de mise en avant, même de manière désespérée. Or les médias ont donné raison à cette approche. Chaque drame est source de matraquage médiatique, et le tueur devient un héros. Mieux : on en fait des films. Columbine a certes marqué, mais les noms des deux adolescents seraient-il tant connus sans « Bowling for Columbine » ? De telles oeuvres ne sont-elles pas source d’inspiration pour un esprit fragile, pour ne pas dire dérangé ? Bref, et je pense rejoindre l’auteur de l’article en ce point, selon moi, les causes sont avant tout à chercher dans une analyse socio-démographique de la société et des médias.


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