• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Audrey 1er février 2021 08:07

Ce texte d’opinion aux allures scientifiques est truffé de demi-vérités. En vérifiant les sources citées, on peut constater que des informations essentielles ont été tronquées ou omises. L’auteur présente les risques théoriques de vaccins non approuvés sans préciser qu’ils sont inexistants chez les vaccins approuvés, et sans comparer ces risques à ceux du vrai virus, ce qui est très malhonnête :

1. Selon Velot 2020 (voir 3.2), cité par M Pollini, le risque d’intégration au génome n’existe en fait que pour les vaccins à ARN utilisant le VIH génétiquement modifié comme vecteur viral (advenant qu’on aurait mal retiré sa transcriptase inverse) et chez les vaccins à ADN. Or, les vaccins approuvés jusqu’à maintenant par le Canada et la France n’utilisent pas ces techniques : Pfizer et Moderna sont à ARNm inséré dans une bulle lipidique. https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-sont-differences-vaccins-moderna-pfizer-84984/ Le vaccin de Medicago (développé à Québec, prêt dans quelques mois) est quant à lui fait de particules pseudo-virales de plante. https://www.ledevoir.com/societe/sante/592589/vaccin-contre-la-covid-19-essais-de-phase-3-en-vue-pour-le-vaccin-de-la-quebecoise-medicago

2. Selon Lee et al. 2000 (publié en septembre et cité par M. Pollini), il n’y avait pour le moment pas d’évidence de facilitation de l’infection par les anticorps (ADE) chez le virus de la Covid. Mais s’il advenait que ce risque existe, il serait observable lors des essais cliniques des vaccins contre la Covid. Or, les essais cliniques publiés depuis n’ont pas observé ce risque...
https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMoa2034577    https://www.modernatx.com/covid19vaccine-eua/providers/clinical-trial-data

Stratégie souvent employée par les anti-vaccins, M. Pollini omet de dire que ce risque existe chez un vaccin lorsqu’il existe chez le virus associéRappelons qu’un vaccin, c’est le virus, mais affaibli ou partiel. Comme le virus est affaibli dans le vaccin, le risque de complication grave est beaucoup plus faible que pour le « vrai » virus. C’est le principe de base de la vaccination !

3. Le risque de réaction auto-immune envers les protéines placentaires est une rumeur infirmée. La même petite séquence d’acides aminés se retrouve effectivement dans les protéines du placenta et dans la protéine Spike à la surface du virus de la Covid (fragment du virus choisi pour plusieurs vaccins), mais cette séquence est trop petite pour que les anticorps ne soient pas capables de différencier les 2. Et encore une fois, si ce risque existait pour le vaccin, il existerait aussi pour le virus de la Covid.. ! https://factuel.afp.com/les-vaccins-arn-messager-nentrainent-pas-dinfertilite-expliquent-les-experts

4. M. Pollini ose affirmer que « le lien entre autisme et vaccin n’a toujours pas été clarifié », alors que de nombreuses études ont conclu qu’il n’y en avait pas2 méta-analyses, cumulant les résultats d’études sur des MILLIONS d’enfants, le confirment : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24814559/ https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32309885/ 

M. Pollini ne s’appuie d’ailleurs pas sur une publication scientifique, mais sur un pseudo-article tendancieux d’un site non reconnu, où pullulent les citations hors-contexte et les corrélations transformées en causalités.

Le Dr Thompson a quant à lui été enregistré à son insu par Brian Hooker, un bioingénieur financé par la Focus Autism Foundation, qui publia sa propre réanalyse des données de l’étude du Dr Thomson. Cette réanalyse concluait qu’il y avait une hausse de l’autisme chez le groupe d’enfants afro-américains ayant reçu le vaccin Rougeole/Rubéole/Oreillons (contrairement à l’étude originale), mais cette réanalyse a été déclarée non statistiquement valide et en conflit d’intérêt, lors du processus de révision par des pairs. https://www.cnn.com/2014/08/27/health/irpt-cdc-autism-vaccine-study/index.html

Et même si cette étude avait vraiment observé une corrélation entre l’autisme et le vaccin RRO, il s’agit d’une étude relativement petite (624 enfants autistes comparés à 1824 enfants « normaux »). En science, on ne peut tirer de conclusion d’une seule étude, car un petit échantillon peut mener à des résultats erronés. Il faut une accumulation d’études et d’échantillons (= méta-analyses, telles que ci-dessus) pour brosser un portrait juste.

De plus, corrélation ne signifie pas causalité. Par exemple, on observe une hausse du cancer du poumon chez les personnes à faible revenu, mais cela ne signifie pas que le faible revenu cause le cancer.. ! L’observation d’une corrélation est en fait une piste vers des études plus approfondies qui mèneront ultimement à l’identification des causes associées !

Quant à la confiance envers les décideurs, heureusement au Canada et en France, la sélection des vaccins est confiée à des scientifiques experts, et non à des politiciens. Au Canada, un comité d’experts de haut niveau a été formé : https://nrc.canada.ca/fr/organisation/groupe-travail-vaccins-contre-covid-19
En France, l’approbation est faite par l’EMA : https://www.ema.europa.eu/en/news/ema-recommends-first-covid-19-vaccine-authorisation-eu

Conseil aux lecteurs : Prenez l’habitude de contre-vérifier les infos et les sources, particulièrement lorsque l’auteur n’est pas expert du domaine (un anthropologue n’est pas expert de la vaccination.. !)


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès