Il faut lire la longue interview du grand historien et ancien responsable du FLN , Mohammed Harbi , au quotidien Le Monde , de décembre 2019, dont j’extrais cette réponse qui résume tout.
Le Monde : « Le pouvoir algérien a longtemps instrumentalisé l’histoire pour se légitimer . Est-ce qu’une historiographie débarrassée de l’idéologie est possible aujourd’hui en Algérie ? »
Mohammed Harbi : « Ce pouvoir n’a jamais cessé d’invoquer ses blessures sans jamais considérer celles des autres y compris celles des victimes de la guerre civile ou des purges. Aujourd’hui , personne, parmi les candidats au pouvoir , n’en parle pour n’avoir aucun compte à rendre sur le saccage et la prédation qui ont régné depuis l’indépendance.
Il y a une régression culturelle immense en Algérie , on n’imagine pas l’ampleur du désastre. On a tué l’intelligentsia. Il n’ y pas de débat intellectuel possible.
Par exemple , dans la presse , les << intellectuels >> tirent leur position de la << révolution >> . Ils n’osent pas la mettre en cause d’une manière critique . A l’université , c’est pire encore . Et l’islamisme a aggravé les choses. Dans la jeune génération d’historiens , il y a une dizaines d’universitaires de grande classe , mais ils sont surtout a l’étranger . »
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