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velosolex velosolex 29 janvier 2021 21:06

 Un fait, la psychiatrie était totalitaire. Elle a servi à mettre à l’ombre des malades, vrais ou imaginaire, pendant des siècles. Foucault a écrit l’histoire de la folie à l’Age classique qui reste une référence. Les lois de 1838 ont obligé les département à s’occuper de leur malades mentaux, et a jeté les bases de la psychiatrie qu’on connait encore, mais qui s’est renouvelé dans la politique du secteur, avec des prises en charge ambulatoire, dans des services de jour..... Bref celle ci ne correspond plus en rien avec ce qu’elle était. Le séjour des patients qui était parfois de plusieurs années, dépasse maintenant rarement quelques semaines. Voir quelques jours. Et il y a toutes les raisons de s’en plaindre. Car si on pratiquait autrefois l’hospitalisation abusif parfois, c’est maintenant l’époque des sorties aberrantes. On met à la porte des malades qui ont besoin de soin, car le nombre de lits a dramatiquement chuté, comme tous les autres secteurs de la santé, au risque de leur vie, et parfois de celles des autres. 

Arrêtons le fantasme. Ce secteur n’a plus rien à voir avec ce qu’était ce secteur dans le passé. Il faut savoir tout de même qu’hospitaliser quelqu’un contre son gré, et c’est parfois indispensable, en cas de menace envers lui même ou les autres, exige plusieurs certificats médicaux convergents, qui doivent être réaffirmés par d’autres praticiens à plusieurs échéances, avec avis du maire d’officiers de justice, du préfet. C’est un processus lourd qui évite les erreurs et les partis pris, ce qui apparaissait comme des lettres de cachet par le passé. Le malade de plus est informé de ses droits et peut contester.

Cela dit les enfermements contre le gré du patient, qui offrent des options différentes, sont de moins en moins nombreux, pour la bonne raison qu’ils sont maintenant très difficiles à mettre en place, et que les médecins qui ne connaissent pas les procédures parfaitement, font des erreurs qui invalident leur démarche, au risque de couac retentissant. Un malade est d’abord quelqu’un qui souffre. Parfois ils perdent leur discernement, et parfois non. Mais chacun est unique, comme sa vie, son vécu, et on ne peut se suffire de les ranger dans un tiroir nosographique

C’est un sujet qui a toujours fait fantasmer les profanes. On écrit souvent des âneries sur le sujet. Ce qui est sûr c’est que la folie, la dépression et les troubles de la personnalité sont en lien avec la société, sa tolérance, ses interdits, et son propre équilibre. Mais ce n’est pas une science exacte. Il y a plusieurs façons, et raisons, de devenir déséquilibré et il y autant de voies et de prises en charge différentes pour s’en sortir. 

Mon billet est bien trop court pour la richesse du sujet. La psychiatrie a mal. Enormément de soignants se sont mobilises pour défendre la disparation des lits, des moyens, des postes, jusqu’à se lancer dans de très longues grèves de la faim, comme à l’hôpital de Rouen


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