Ce n’est pas l’application à la lettre de la loi communale qui avait poussé l’intervention de ce fonctionnaire mais plutôt son désir de dégager son fiel sur une personne vis-à-vis de qui il ne risquait rien, protégé par mes soixante kilos plumes et son uniforme béni par le ministère de l’Intérieur.
Juste une réserve sur cette précision inutile, et voilant, pour moi, la qualité de l’article : le mot « fonctionnaire ». Les employé des HPP sont aussi fonctionnaires, les animateurs de quartiers et les facteurs le sont également.
L’auteur a fait une belle inférence sur le rôle repressif de la police sarkozienne aujourd’hui, ne la gachons pas avec un impensé qui relève de la stupidité des troupes Umpistes.
Ceci dit, je ferais deux ajouts.
En premier, je crois utile de remarquer que le dogme débile de l’amaigrissement de l’Etat - débile parce qu’il est contredit par ceux qui le propagent, ministres et Président qui se sont augmentés et se font parachutes obcènes au regard de nous autres - n’existe pas pour la police qui est un des très secteurs de l’Etat qui embauche. Celà s’ajoute à l’inflation de Polices Municipales, par tout un tas de petits maires ravis de jouer les cow-boys et nous américaniser un peu plus, en faisant de nos villes et nos campagnes des terrains où, loin de diminuer l’insécurité que leur surveilance et leur hargne fascisante génère - les flics municipaux qui s’y trainent énervent le passant moyen, quand ils ne vont pas provoquer dans la zone la plus proche, pour tuer l’ennui.
Une seule constatation que même un électeur UMP peut faire : il y a quinze ans, on ne voyait que rarement un flic dans la rue. Pour un grâve accident, un feu ou autre. A peu près une fois par mois, je dirais à vue de nez.
Aujourd’hui, il ne passe pas une demi-journée sans que je vois les municipaux se balader avec leurs uniformes militarisés et leur voitures, scooters et autres tout-terrain.
Ils ne manquent pas d’argent, apparemment. Ils sont toujours assez nombreux pour ne pas être, apparemment, soumis aux cadences que subis avec un stres dont l’importance explose aujourd’hui, n’importe quel salarié.
Ainsi, ils sont embauchés en masse, avec tous moyens nécessaires pour quadriller nos villes et nos villages.
Sans que le danger terroriste ou les incivilités semblent avoir la moindre réalité ou importance suffisante pour justifier ce déploiement de forces qui ressemblent de plus en plus à des forces non pas de protection de la personne, mais de surveillance rapprochée du citoyen.
Surveillance, dont le nombre de bavures et de contraintes exagérées constatées par les organismes indépendants du Pouvoir, montre qu’elle révèle très vite son vrai visage : une répression, rapide, aveugle et surtout disproportionnée.
Ce ne sont pas les 530994 gardés à vue en 2006 ni les victimes de bavures recensés par la CNDS qui infirmeront ce constat. CNDS qui, dans son bilan d’activité 2006 note que les interpellations amènent à des “conduite au commissariat sans procédure ultérieure, placement en garde à vue injustifié, parfois en l’absence évidente d’une infraction, durée de garde à vue excessive”
Le citoyen est naturellement considéré, aujourd’hui, comme faisant partie d’une classe dangereuse. Occupation du terrain, donc, et surtout répression apparaissent être les missions essentielles du flic national et local, surtout la seconde.
Car les politiques menées depuis vingt ans culminent avec l’ultra-libéral qui prétend au pouvoir, surtout. Je ne dirais pas que la gauche « de gouvernement » a mené, même si elle a enrobé la matraque, une politique sociale et citoyenne.
Quoiqu’il en soit, cette politique hiérarchique, autiste, destructrice de nos richesses, de nos emplois, de nos solidarités, de notre foi en l’avenir ne passe plus.
Nul doute que le tour de vis grâve et prolongé que s’apprête encore à donner le candidat de l’UMP va conduire la plupart des salariés à l’asphyxie, amener les boites à licencier en masse et les patrons à embaucher des salariés encore plus kleenex.
On peut donc s’attendre à voir, et peut-être accompagner non pas huit millions de pauvres, mais neuf, dix dans l’année à venir.
Cette saignée folle du malade va provoquer des réactions sans doute maximales et radicales.
C’est à ce moment sans doute, bien trop tard, que certains aveugles comprendront à quoi servent les petits rambos qui glandent dans nos rues, pour des salaires, il faut le dire, bien supérieurs au SMIC.
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