"...cet enthousiasme populaire de la liberté retrouvée«
Belle formule, mais fausse historiquement.
Le territoire actuel de l’Algérie hérité d’un découpage colonial au cordeau est habité par plusieurs peuples (Berbères, Arabes, Africains) dont le seul qui ait connu la liberté est celui des Touaregs qui, eux, sont séparés par des frontières artificielles qui gênent le nomadisme et les échanges caravaniers. Les autres peuples, avant la colonisation française, étaient sous la domination des Ottomans sur le littoral et vassaux de princes féodaux à l’intérieur, dans les montagnes.
1962 et les accords d’Evian ont pas marqué l’accès à l’ »indépendance", mais le passage du colonialisme au néocolonialisme, l’appareil d’état étant chargé de faire régner l’ordre qui permet aux grandes compagnies de faire leur business sans représenter un coût trop élevé pour la puissance suzeraine comme c’était le cas quand il s’agissait de départements français.
Les Chaouias, en particulier, n’ont pas digéré d’avoir sacrifié la vie de tant d’hommes de valeur pour se retrouver écartés du pouvoir central. A un moindre degré, les Kabyles se sentent aussi spoliés, mais beaucoup ont émigré.
Ne pas faire cette analyse et ignorer les clivages intérieurs ne peut déboucher que sur des erreurs de projet et de stratégie.
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