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Taverne Taverne 6 octobre 2021 13:46

René Descartes a posé le principe d’inertie. Selon ce principe rien ne se meut pas soi-même : il faut qu’une force extérieure l’anime. Cela marque la fin de l’animisme. Mais c’est autre chose que je veux expliquer : si les choses ne se meuvent pas d’elles-mêmes, cela vaut aussi en partie pour l’être humain. La plupart du temps, nous sommes « agis », mus par des forces qui décident à notre place. 

Chacun est « agi » mais en appliquant le précepte « connais-toi toi-même », il peut aussi prendre du temps pour identifier les catégories de pensées qui lui viennent de l’extérieur et non de sa propre conscience. Descartes a fait ce travail et il a listé : l’éducation, les préjugés, les jugements précipités, etc. Il s’est aperçu que, une fois écarté tout ce qui nous meut, il ne reste presque plus rien de la conscience libre si ce n’est la conviction du cogito « je pense, je suis ».

Spinoza a ajouté plus tard que nous agissons sous l’emprise de forces (instincts, passions…) et que nous justifions après coup rationnellement nos actions par souci de cohérence. On pourrai ajouter : par nécessité de conserver notre équilibre mental.

Donc voilà, il faut être lucide : nous sommes « agis » par des forces (celle de l’habitude et de l’obéissance ne sont pas les plus négligeables en société).

Il ne nous reste donc qu’à exiger de nous-même le temps nécessaire pour identifier tout ce qui agit sur nous et nous détermine. Savoir ce qui agit ainsi nous rend plus libre tout comme savoir que nous ignorons est une force. C’est le principe de l’ignorance savante (je sais que j’ignore et cela m’apporte une force, un pouvoir).

Nous sommes « agis » mais chaque être humain peut agir sur lui-même par le travail réflexif et d’inventaire. Nous y gagnons parce que plus nous entrons dans l’authenticité de notre être et plus nous nous libérons des illusions et des mensonges. Montaigne et Rousseau offrent des exemples utiles à ce titre. Le premier qui a voulu se peindre au naturel sans « feintise ni affectation », le second qui a recherché toute sa vie le retour intérieur à l’état de nature originel pour connaître sa vraie nature hors de toute dénaturation de la société.


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