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La Taverne des Poètes 10 mai 2007 12:46

Article très intéressant et une profonde analyse.

Les habitants de notre monde moderne ne se parlent plus que par écrans interposés : télévision, téléphone portable (mais aussi le téléphone à fil), ordinateur...Mais aussi par écrans symboliques : l’image (la vraie ou l’abus des métaphores), le langage qui est aussi une forme d’écran car il permet aux personnes habiles de dissimuler leur pensée ou de manipuler les foules. De faire diversion( l’écran de fumée est une tactique militaire). L’écran est une séparation de plus entre les êtres.

Si René Descartes a étudié avec autant de rigueur les question d’optique, c’est bien parce qu’en tant que philosophe du doute, il se défiait de la vision et des images qui sont transmises à notre regard, d’où viennent les idées reçues que Flaubert dénonça ensuite dans son ditionnaire. Car si l’on parle d’idées « reçues », c’est bien qu’on nous les « envoie ». Et qui nous les envoie si ce n’est l’image et son vecteur moderne : l’écran ?

Chacun n’existe que dans la relation à l’autre. Mais le monde moderne fait séparation entre les êtres par l’abus des écrans. Ceci renforce la virtualité et désensibilise le spectateur. Le cadreur se croit à l’abri derrière sa caméra, l’internaute derrière son ordinateur...

L’écran cache aussi le signe dont parle le poète (René Char par exemple). Le signe qui existe en-dehors du monde virtuel de écrans est ignoré. D’ailleurs, je fais un parralèle entre votre article et celui d’au autre rédacteur qui écrit aujourd’hui sur le signe. Le signe est la base du langage mais quand nous ne intéressons plus qu’au langage médiatique, que ce langage impose son style à notre langage de tous les jours, cela nuit au dialogue. De ce fait, le dialogue, devient juxtaposition de deux discours qui ne se rencontrent pas ainsi que vous le soulignez (contrairement à la conversation qui est plutôt convergente) mais aussi les paroles sont empruntées au langage médiatique et ne signifie plus grand chose d’essentiel. Il ne véhicule des clichés, clichés qui sont autant d’écrans de la pensée. Le vocabulaire se limite, les métaphores éculées se reproduisent de bouche en bouche, le langage imagé créatif s’estompe, la vraie émotion et la poésie meurent.


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