Après la critique de la critique par l’auteur de l’article, voici la critique d’anéantir.
Pendant les 100 premières pages, on s’emmerde un peu dans anéantir.
A coup sûr du Houellebecq. On reconnaît son coup de patte, son style qui paraît simple et qui se révèle efficace, exprimant très bien ce que l’auteur veut dire. On reconnaît son cynisme teinté d’humour, sa critique féroce de notre époque, sa lucidité. Pas mal de clichés de notre temps.
Il n’y a donc pas tromperie sur la marchandise, c’est bien du MH, mais tout ça, on le connaissait déjà pour l’avoir lu sous sa plume. Simplement une légère déception. On s’attendait à plus original, plus percutant, plus nouveau.
Et puis les personnages se mettent en place, prennent de l’épaisseur. Il s’agit d’une famille. L’époque que nous vivons est bien là, présente dans sa chair. Bravo l’artiste, mais son art est difficile à saisir. Est-ce le style ou plutôt les idées qui collent à l’air du temps, ou bien un style qui contient et exprime si bien l’air du temps ? Il faudrait un critique littéraire pour en dire plus et mieux.
La martingale houellebecquienne tient peut-être à son hyper sensibilité de poète un peu désespéré dans un monde sans dieu, sensibilité qui suinte de chacune de ses phrases qu’il faudrait pouvoir démonter pour percer son secret ?
Et finalement la mort du personnage central est l’occasion d’une longue réflexion sur la condition humaine, sur le couple, sur la mort, sur l’amour, sur l’au-delà dans une société déchristianisée. C’est assez fort, c’est assez juste, c’est bien vu.
Je suis allé au bout des quelque 700 pages et ne le regrette pas.
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