Je ne peux pas sauver tous les vieux de la Terre.
D’autant que l’âge aidant, c’est comme écoper une barque percée, ça ne finit que quand la barque coule.
Mais mes frères et moi avons fait en sorte que nos parents ne finissent Jamais en EPAD.
Nos parents ont vécu chez eux, tant que possible, puis avec leur enfants, jusqu’au bout du bout. Ce fut coûteux, laborieux, exténuant, pénible parfois, paradoxalement infiniment gratifiant, affectivement obligatoire.
Il m’eut été impossible qu’il en fut autrement.
Jamais, pour quelque raison que ce soit, il ne m’est arrivé de ne pas porter attention à une personne étendue sur le sol.
Il m’en coûte parfois, du temps ou un peu de monnaie, parce que la personne s’accroche à celui qui lui montre un peu d’intérêt et d’humanité.
Une fois ou deux, j’ai craint, face à la réaction exaspérée d’un qui s’est senti offensé que je puisse croire qu’il avait besoin d’aide.
Mais jamais je ne me sens coupable de ne pouvoir les sortir de leur misère et de ne pouvoir leur offrir qu’un geste d’humanité et un peu de menue monnaie.
Je ne peux pas sauver toute la misère du monde.
Et je n’ai certainement pas à m’en excuser.
Repose ne paix René.
Je ne me sens coupable ni de ta mort, ni de la façon dont c’est arrivé.
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