Evidemment d’accord avec le constat qui peut se résumer lapidairement ainsi : Médias 1, Démocratie 0
Cependant le bilan Jospin relève de la fabulette chère à tous les faiseurs de chansons pour petitzenfants.
Jospin, c’est minima sociaux augmentés a minima.
C’est les 35h vidées de la volonté initiale qui les nourrissait : créer des emplois. A force de cadeaux au patronat, sous forme de flexibilité, annualisation et autres aménagements.
Jospin c’est se coucher à Barcelone, accepter le principe de la fin des 37,5 années à taux plein et la validation de l’alignement sur le privé, sans parler du refus de taxer les dividendes boursiers pour abonder la retraite par répartition.
Jospin, c’est se coucher à Vilvoorde « L’Etat ne peut pas tout.. » et surtout il cède devant la finance.
Quant à Royal, on observera quelques propositions percutantes des 100 propositions, pour y constater la vacuité, l’ambiguité, la connivence libérale qui les irrigue :
Notre objectif est de retrouver le plein emploi en ramenant le taux de chômage au-dessous de 5% d’ici 2012 et en diminuant de moitié sa durée.
5% c’est pas le plein emploi. A peine 50% de moins de chomeurs.
A cet effet, dans le printemps 2007, nous engagerons avec les partenaires sociaux une Conférence Nationale qui aura pour charge de débattre des orientations et des propositions en termes d’emploi, de salaire, de conditions de travail et de protection sociale.
Débattre...Mais qu’elles sont les cadres, les solutions proposées, les règles imposées, notamment au patronat ? Faut-il croire que la liberté du Marché est la règle implicite de ce « Grenelle » pour télés ? Faut-il penser que les rapports de force et les comportements des acteurs sociaux dominants - patrons et syndicats de patrons - vont changer parce qu’on les invite à débattre ? Ils vont garder les recettes flexibles, ils vont garder les mêmes rémunérations minables pour leurs salariés...
Beaucoup n’ont pas voté, beaucoup ont choisi Sarko par écoeurement du choix impossible entre capitalisme pur et dur, et capitalisme faussement tempéré.
Le PS ne sait plus où il habite, voilà le problème. 2002 n’a pas été soldé, voilà le problème.
La ligne du PS, depuis l’abandon des fondamentaux marxistes et de transformation sociale n’a pas été irrigué par un projet sociétal de gauche.
Le PS a choisi d’accompagner le libéralisme, la preuve en est que ses dirigeants ont tous voté « oui » au TCE, à l’exception de Fabius, membre du Bilderberg, ce qui laisse quelques doutes sur sa sincérité.
Les électeurs n’ont pas oublié. On ne peut prétendre lutter pour une idéologie, un projet sociétal de gauche, si on accompagne, nolens volens, le capitalisme.
Malgré une candidate médiatique, ces failles fondamentales ne sont toujours pas mises à jour et prises en compte au PS. Pour des questions de pouvoir, de refus sans doute d’une bonne partie du PS, pour la peur, enfin, de proposer un projet de gauche, qui signifierait opposition à l’idéologie dominante.
Ainsi, la gauche se retrouve laminée dans toutes ses composantes, et le PS plus à l’ouest que jamais, tant est perceptible, d’une part, cette incurie objective qui le gangrène et, d’autre part, la volonté que l’on sent à la base de renouer avec le fil de gauche, avec les fondements communs, qui anime tous les hommes de gauche, militants du PS compris, depuis 200 ans, .
Cette élection a été volée, c’est clair. Au-delà des barrages objectifs montés par la droite accompagnée par l’argent et les médias, il faut se poser la question : le PS, dans la débandade idéologique qui est la sienne, peut-il à nouveau reprendre le flambeau de la gauche ?
Aujourd’hui, la réponse d’un homme de gauche est « non ».
Pourtant comme moi, des millions de citoyens n’ont pas oublié que des idées, des positions, des actes véritablement de gauche, peuvent balayer la rhétorique aveuglante d’un Nicolas Sarkozy, comme celle de tous les clones serviteurs du capitalisme.
Allons que le PS sorte de la personnalisation, de l’hystérie médiatique et des jeux de pouvoir et se souvienne qu’il est un parti. Cette idée, cette incarnation du collectif, c’est ce qui peut sauver le PS, comme le peuple français.
Sauf à vouloir accepter le règne de l’anomie, de la foule solitaire que décrivit si terriblement bien Friedmann, sous les auspices du saint Marché.
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