Je me permets d’intervenir dans cette recommandation de lecture, qui est excellente, mais qui ne saurait se lire avant d’avoir lu sa préquelle chronologique du même auteur : « Le jeune Staline » (EAN 9782253128298). Abondamment sourcé, il vous permettra de saisir la psychologie constitutive du personnage. Sa relation avec son père, ses années au séminaire, son ralliement au mouvement révolutionnaire, sa relation de banquier de Lénine que celui-ci appelait « mon merveilleux géorgien » (l’histoire du casse de la banque de Tblissi est extraordinaire, où il croise les gendarmes à cheval alors qu’il conduit à bride abattue la charrette contenant le magot même : « Il y a une fusillade sur la place ! Courez-y vite ! » leur crie-t-il en faisant des moulinets avec les bras — et il les regarde passer). Ses deux séjours en colonie pénitentiaire, qui ne s’appelait pas encore Goulag, d’où il s’est évadé deux fois — sa relation avec sa fille préférée (anecdote : elle : « pourquoi ne le peux-tu pas ? N’es-tu pas Staline ? » lui : « NON ! Staline c’est LUI ! » — et de désigner son propre portrait moustachu et courroucé installé au-dessus de son bureau)
Le personnage est complexe. Ne commencez pas, c’est un conseil, la lecture de sa biographie alors qu’il est déjà au sommet du pouvoir. La nature de son sentiment politique, du socialisme au bolchevisme puis au nationalisme ne peut pas se comprendre par le second volume. Ce serait comme, par exemple, si vous vouliez tenter de comprendre la psychologie de Louis XIV en n’ayant jamais entendu parler la Fronde.
Cordialement
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