L’article d’un catho de gauche, pacifiste, œcuménique engagé auprès des pauvres.

Consacrer sa vie à aider les plus démunis en toute humilité est extrêmement respectable pourtant je n’adhère pas aux conclusions de l’auteur.

Vous dites que la souffrance des ukrainiens est terrible mais qu’il existe de nombreux conflits dans le monde dont nos gouvernants ne se soucient pas voire alimentent. C’est vrai, c’est une réalité qui correspond à la géopolitique du monde. Les états n’interviennent vraiment que lorsque leurs intérêts sont en jeu. Vous reprochez aux gouvernements français de ne pas combattre assez la pauvreté dans notre pays. C’est vrai encore même si les filets sociaux sont plus développés en France que dans la plupart des pays développés, il y a encore beaucoup à faire.

En revanche vous avez le fatalisme du croyant qui considère que la vie terrestre est merdique et que seules comptent les bonnes actions qui assureront une vie éternelle confortable auprès de votre divinité. Cela vous conduit à une forme de relativisme distant qui va jusqu’à affirmer que les juifs ont accepté leur sort pendant la Shoah avec quiétude. C’était peut-être vrai pour les plus piétistes, probablement pas pour la majorité d’entre eux.

Je ne crois pas à la vie éternelle et je pense que ma brève existence s’effectue ici et maintenant. Mon devoir en tant qu’humain consiste à essayer de comprendre cette drôle de chose qu’est la vie et à rendre mon existence et celle des autres la plus pacifique et épanouissante possible. L’Histoire n’est pas un éternel recommencement, elle est un éternel rapport de force qui fait triompher des valeurs qu’on peut juger positives ou négatives. Dans cette optique, soutenir l’Ukraine engagée sur une voie démocratique contre une Russie à la dérive autocratique et muselée me semble important.

Votre posture est celle d’une sorte de missionnaire séculier. N’oubliez pas que les missionnaires ont aussi justifié parfois les pires exactions au nom de la vie éternelle.