Tout cela est tout de même très indulgent envers la gauche. Au fond la pensée de gauche reste convaincue de représenter le sens de l’histoire, pensée mythologique s’il en est, contre l’ogre neolibéral. La bonne conscience est la tare originelle de la gauche, qui lui occasionne régulièrement des réveils douloureux : en 2002 et en 2007 en France, en 2016 aux États-Unis, etc. Surtout, il manque à cette perspective historique la prise en compte du bilan de l’URSS : comment le libéralisme n’aurait-il pas eu le vent en poupe, lorsqu’on compare la croissance économique des États-Unis depuis les années 80 avec ce que l’on a appris progressivement de la réalité de l’URSS ? Bilan qui n’est jamais fait à gauche, et pas plus dans votre série d’articles qu’ailleurs. Mais si les intellectuels de gauche français ne le font pas, les peuples, eux, ont vite choisi, à commencer par les pays de l’est de l’Europe, comme la Pologne, farouchement pro-américains. La terminologie marxiste de vos écrits dissimule (ou révèle) cette absence de prise de conscience, cet anachronisme, cette naïveté de la gauche française, très contente d’elle et très sûre d’elle, mais qui se réveille toujours avec un Sarkozy ou un Trump au pouvoir, faute d’une véritable autocritique.
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