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PascalDemoriane 7 novembre 2022 11:49

En contrepoint à cette bonne introduction de M. Monin
Etat & Mafia ? Deux face de la même médaille, oui. Quid de la notion clef de complicité citoyenne ?

Il m’a toujours semblé qu’une caractéristique de l’entité mafieuse c’est que vis à vis d’elle il est impossible de rester neutre, honnête, conforme aux règles communes de la communauté locale où l’on vit, de la common decency.
En vue micospique :
Le moindre paisible charcutier ou notaire napolitain ne peut échapper à la camorra qui fera de lui un complice, un micro complice racketté en échange de compromissions illégales.

C’est que le camoriste raisonne exactement comme l’agent du fisc, comme l’état disant : "quoi que tu fasse, tu sera toujours en faute quelque part, il me suffit de la chercher", parce que les règles de droit fiscal, commercial, voire civil comme les règles de la mafia dans la rue ou les bordels, sont faites pour que personne ne puisse les respecter sans tomber sous le coup de ses lois.

Du coup le camoriste dit : « puisque tu ne peux être en règle et n’être qu’en faute, mets toi sous ma protection moyennant ta contribution mafieuse (racket) ». On voit que l’agent du fisc, l’officier de police vis à vis de l’indic ou le camoriste ne sont qu’un seul et même acteur sous des costumes différents.

Et qui est cet acteur ? Eh bien, en bout de chaîne c’est toujours l’état. C’est pourquoi, comme la médaille à deux face, s’il n’existe pas de mafia sans état, il n’existe pas non plus d’état sans mafia. En France jacobine, la mafia c’est l’état, les réseaux d’état du capital de connivence devenant capital de surveillance.

En vue macroscopique :

Faisant du droit, j’ai toujours compris que le « nul n’est censé ignorer la loi » est le premier principe du chantage mafieux, principe de mise en dépendance par incohérence volontaire, de mise en conflits d’intérêts, dont la bourgeoisie du capital connivent a fait une vertu républicaine, alors que c’est une criante escroquerie ! Une inversion du sens car c’est le législateur qui devrait rendre des comptes au peuple, devrait être sensé ne pas s’approprier les lois objectives d’auto-production du peuple par lui-même.

(Voir à cet égard la notion psycho-dysphorique de « dissonance citoyenne  » proposée par Idriss Aberkane)

Mais du coup on comprend autre chose qui va à l’encontre des partisans idéalistes de la démocratie (NB. qui sont tous aussi compromis... en réalité),
c’est :
qu’il n’y a pas de démocratie développée exempte de mafia, de corruption par le capital
et la seule façon de se débarrasser de la composante mafieuse d’un régime
c’est donc d’abolir ou suspendre la démocratie bourgeoise corrompue et qui est corruptrice par construction
et donc d’imposer un régime autoritaire (dictature du prolétariat, fascisme, autoritarisme, collectivisme, bureaucratisme...) que sa plaise ou pas ! C’est mécanique ! Pas affaire d’opinion, l’histoire le prouve.

Si ce processus n’émane pas de l’initiative radicale défensive de corps intermédiaires populaires, eh bien il se déroulera qu’en même mais à l’initiative offensive de la caste mafieuse qui abolira cette démocratie qui n’a toujours été que formelle.

Le démocratisme militant perd donc dans tous les cas, sur les deux fronts !

Le régime bicéphale dit Poutinien n’est-il pas complètement illustration de cette mécanique dualiste irrépressible, où se côtoient un régime fédéral démocratique formel relativement corrupteur hérité de la mafia Eltsinienne et un état autoritaire bureaucratique parallèle présidentiel anti-corruption. Que çà plaise ou pas, pris dans l’étau dialectique, V. Poutine n’a pas le choix !

Plus on se masturbe avec la démocratie politologique formelle, plus on entretien l’opium individualiste mafieux, plus on fabrique le consentement au totalitarisme du chantage mafieux qui isole chaque citoyen seul face au système. Les russes, encore animés d’une conscience collective forte, semblent vouloir entreprendre une aventure anthropologique très difficile et risquée. Les français se complaisent dans la fange mafieuse dont il tirent des miettes comme des valets addictes au sado-masochisme citoyen, encore gâtés.


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