@mobis65
Le décret Crémieux, préparé de longue date dans les milieux juifs républicains (dont il y aurait à dire à propos des causes authentiques de la colonisation de l’Algérie) a mis d’un coup les Juifs en situation de supériorité par rapport aux Musulmans ce qui a suscité un sentiment d’injustice, de rancoeur qui a eu son influence dans la création du mouvement indépendantiste.
Pour autant, il n’a pas changé le statut des Musulmans. Ceux-ci, comme les Juifs, ont reçu la nationalité française au fur et à mesure de l’invasion (1830-1847). Jusqu’alors, ils étaient apatrides, sujets des Turcs sans avoir la nationalité ottomane. Ils sont donc devenus Français de nationalité sans disposer de la citoyenneté. Celle-ci a été accordée, à partir de Napoléon III je crois me souvenir, à condition que Juifs comme Musulmans renoncent aux droits hébraïque et coranique. Cela voulait dire qu’en matières matrimoniale et successiorale, ils se plaçaient entièrement sous l’autorité du Code civil. Peu de Musulmans ont accepté cette contrepartie et sont donc restés écartés de la totalité des droits civiques français. La pleine citoyenneté date de juillet 58 après que De Gaulle a annoncé à son fameux discours du 2 juin à Alger « il n’y a désormais ici qu’une seule catégorie d’habitants, des Français à part entière ». Et tous les Musulmans furent inscrits d’autorité sur les listes électorales et purent voter pour le référendum et les législatives qui suivirent.
Les Musulmans qui ont dû, ou plutôt qui ont réussi à trouver refuge en hexagone sont ceux, harkis et assimilés, élus de la République, qui ont choisi de rester fidèles à la France. Ils furent hélas pour eux peu nombreux au regard du nombre qu’ils étaient en Algérie puisque qu’un ordre du ministre Joxe a intimé les militaires à n’en faire passer aucun. Ainsi l’on vit des dizaines de familles qui devaient s’installer en Bretagne être arrêtées par la police, conduites en fourgons à Marseille et renvoyées de force en Algérie où le FLN les attendaient de pied ferme.
Vous parlez de vagues de nationalisation d’Italiens après la guerre... pas du tout. J’ai eu dans ma propre famille, la soeur de ma grand-mère maternelle, Italienne mariée à un Italien qui n’a pu obtenir la nationalité française, après de laborieuses démarches, dans les années 80 !
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération