Brullo Lemerdeux
par h16
Décidément, pour le système bancaire mondial, ce n’est pas la grande forme : la dégringolade de plusieurs banques américaines a donné quelques sueurs froides aux institutions bancaires outre-Atlantique et il n’a pas fallu longtemps pour que la contagion gagne progressivement d’autres banques, européennes celles-là…
Malgré les paroles rassurantes de Bruno Le Maire (ou peut-être à cause d’elles), les marchés ont réagi nerveusement à la débandade américaine en sanctionnant lourdement plusieurs banques dont des françaises comme la Société Générale et la BNP Paribas qui se sont pris un petit bouillon bien serré la semaine dernière. En somme, les suspects habituels, y compris suisses (Credit Suisse et UBS) et allemands (Commerzbank et Deutsche Bank), se sont retrouvés dans la bourrasque financière, rappelant au passage à l’ensemble de la finance européenne et mondiale que les problèmes structurels, repoussés depuis 2008 sous les tapis institutionnels et monétaires avec un succès mitigé, n’avaient toujours pas reçu de solution convenable et pouvaient donc à tout moment refaire surface…
Et à la différence de 2008 où, à l’époque, la Fed, la BCE et les autres banques centrales avaient pu trouver des marges de manœuvre en bidouillant dans les émissions monétaires, il reste maintenant fort peu d’options pour nos apprentis-sorciers de la finance mondialisée à base de distribution d’argent gratuit des autres.
En substance, ils peuvent choisir de continuer à monter leurs taux d’intérêt afin de combattre l’inflation, ou ils peuvent choisir de recommencer les assouplissements monétaires divers et variés ce qui revient à saboter plus ou moins violemment la valeur des monnaies, notamment l’euro puis le dollar. On comprend que, quelle que soit la « solution » choisie, le contribuable va se faire fourrer comme le dindon qu’il est depuis des décennies.
Néanmoins, l’agitation frénétique qui s’empare des marchés et qui a le don de secouer les banques les plus faibles ne peut aboutir essentiellement qu’à une concentration de ces banques : par élimination des moins solides, par rachat des plus faibles par les moins mal en point, par agglutinement et répétition du mantra « Too Big To Fail » sur quelques banques sélectionnées que les États ont choisi de sauver, il semble assez probable que le paysage bancaire d’ici quelques années (ou quelques mois, si les choses continuent à ce rythme) va ressembler à un champ de ruines duquel n’émergera que quelques béhémoths bancaires.
Or, soyons clairs, cette concentration et cette centralisation n’est absolument pas pour déplaire à notre personnel politique au pouvoir qui fait absolument tout pour l’obtenir, dans tous les secteurs de la société ; l’emploi pas toujours subtil de lois instaurant des barrières artificielles à l’entrée d’un nombre croissant de marchés pour éliminer les petites entreprises, la gourmandise affichée (et quasi-revendiquée) pour le capitalisme de connivence – qui suppose des moyens financiers importants pour distribuer de juteuses valises de richesses interdites, la guerre quasi-ouverte aux indépendants, aux petits artisans et aux commerçants de taille modeste n’est un secret pour personne.
En effet, du point de vue de nos élites mondialo-globalisées, il est bien plus simple de n’avoir affaire qu’à de grosses entités, en petits nombres et aux têtes facilement identifiables.
https://reseauinternational.net/la-bataille-cryptomonnaies-cbdc-se-rapproche/
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