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La moindre des choses quand on parle d’un artiste d’aller voir ce qu’il fait ou au minimum de regarder des images dans un ouvrage ou sur le net.
Miriam Cahn a 50 ans de création derrière elle, il y a donc de quoi regarder. Elle est une artiste suisse connue internationalement ce qui justifie la rétrospective dont elle fait l’objet au palais de Tokyo.
La plupart des commentateurs de ce fil n’ont rien regardé et se contentent de réagir.
Soit ils prennent pour argent comptant cette fausse polémique dont est coutumière l’extrême-droite. On invente une scène pédophile qui n’existe pas, prétexte pour dénoncer la supposée turpitude et nullité de l’art contemporain.
Soit ils décident que c’est moche et qu’il faut être sacrément timbré pour peindre de telles choses parce que pour eux l’art doit toujours être joli à regarder et aimable. Dans ce cas je leur suggère de se contenter des couvercles de boites de chocolats de Noël.
De fait, l’œuvre de Miriam Cahn centrée sur le corps humain n’est pas aimable. Elle est certes très colorée depuis les années 80 avec de jolis effets diaphanes ou translucides mais elle est inquiétante, violente. Elle parle de tortures, de meurtres, de guerres, de viols, d’humains dépersonnalisés souvent représentés avec des têtes rondes comme des ballons.
On a le droit de ne pas aimer ou d’être mal à l’aise avec cela, moi même je n’en raffole pas mais je trouve certains de ses tableaux très beaux (par exemple ses visages stylisés qui semblent flotter). On n’a pas le droit de confondre le messager et le message. Cette artiste de 73 ans qui a consacré sa vie à la peinture ne mérite pas d’être trainée dans la boue par des militants d’extrême-droite ou des incultes qui ne connaissaient pas son nom encore hier.
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