Coup sur coup, Brigitte Macron et Elisabeth Borne se succèdent dans l’actualité pour montrer la lente dérive de notre compréhension institutionnelle vers une forme de privatisation de l’espace public. Peu à peu, l’opinion publique est accoutumée à l’idée que la République est la chose de quelques-uns ou de quelques-unes, qui obéissent aux règles de leur choix, et qui n’ont plus de compte à rendre aux citoyens. Ici, c’est Brigitte Macron qui devient une égérie de la maison LVMH, comme si la Première Dame (statut au demeurant imaginaire) devait en permanence afficher ses liens de connivence avec la plus grande fortune de France, Bernard Arnault, et promouvoir en France comme à l’étranger les activités de cette maison de luxe. Là, c’est Elisabeth Borne qui saisit la justice pour faire interdire des passages d’un livre semant le doute sur la sincérité de sa déclaration de patrimoine. Tout cela, au nom de la vie privée, bien entendu. Ou comment accepter les avantages d’une fonction sans en supporter les inconvénients.
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