La résolution de l’envie entre la mère et la fille traverse le conte de Blanche-neige. Et les couleurs ne sont pas choisies par hasard. Dans son article « Le mauvais œil et le lait », Muriel Djéribi [13][13]M. Djéribi-Valentin, « Le mauvais œil et le lait », L’homme,… fait état de l’envie qui se rapporte au complexe du sevrage ; la privation ou l’abondance du lait sont reliées à la jouissance maternelle. Le conteur mettra donc en scène, dans notre conte de Blanche-Neige, le lait, le sang, et les ténèbres, représentés par les trois couleurs en alternance, le blanc, le rouge et le noir. L’héroïne est souvent appelée, dans les contrées méditerranéennes, Blanche comme le lait. Car, chez les méridionaux, on privilégie la blancheur du lait à celle de la neige pour qualifier l’éclat de la peau d’une jeune fille. Ainsi, le sevrage représente la première séparation essentielle d’avec la mère ; l’héroïne grandira alors « entre late y sangre », en provençal, ou « mischiada sangue e latte », selon une version corse, soit mêlée à du sang et du lait [14][14]L’expression en langue corse est : « A Bella tra latte e…. Ce motif saisissant relie au corps féminin l’émotion provoquée par l’opposition de ces deux couleurs fondamentales. Image poétique délimitant le parcours de maturation du féminin, de la naissance à la puberté ou du lait maternel jusqu’au sang des menstrues. La petite fille doit frayer son chemin, du corps maternel auquel elle est attachée, à un corps de femme qu’elle va obtenir pour elle-même.
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