@LeMerou

J’apprécie votre commentaire qui pousse à la réflexion, ce qui n’est pas le cas de tous.

Vous écrivez « nos sociétés devenues au fil du temps outrancièrement capitalistes et consuméristes » et il est difficile de vous donner tort bien que le mot capitaliste soit mis, suivant les esprits, dans le camp du bien ou celui du mal sans être trop sûr de son sens.

Mais pour moi l’important est la raison pour laquelle « nos sociétés » ont pu glisser « au fil du temps » vers l’impasse actuelle. Et cette raison est non seulement généralement incomprise mais même niée par un négationnisme puéril très en vogue dans l’élite intellectuelle.

Il y a d’abord un refus d’admettre que la force de l’argent ne vient que de la force de l’énergie humaine qu’il a fallu dépenser pour l’obtenir, ce qui est évident avec l’or mais uniquement vraie avec la monnaie papier lorsque le papier correspond à une richesse déjà reconnue. Lire dans les livres d’économie actuels que « la monnaie est une dette vis-à-vis de l’émetteur » fait frémir en pensant aux étudiants qui vont le croire. Quand je possède ma pièce d’or, vis-à-vis de qui aurais-je une dette ? Personne évidemment.

Mais la nouvelle monnaie « dette vis-à-vis de l’émetteur » entérine la révolution impossible que la monnaie n’est plus une richesse déjà reconnue mais une richesse à créer. L’argent n’est plus le véhicule de l’énergie humaine qu’il a fallu dépenser pour l’obtenir, mais le véhicule d’une énergie humaine à trouver demain par n’importe quel moyen. C’est ce que vous appelez « une société capitaliste et consumériste ».

C’est tellement bouleversant que beaucoup se voilent la face en refusant que la monnaie ne véhicule que de l’énergie humaine, ce qui leur permet de noyer le poisson en faisant croire que le PIB, somme de toutes les dépenses intelligentes et stupides, est une création de richesses à se partager.